L’Agence internationale de l’énergie estime nécessaire d’appliquer « des mesures de grande ampleur avant 2020 » si l’on veut éviter une inhospitalité dangereusement croissante de la planète. L’IEA fait ses propositions : promotion de l’efficacité énergétique, limitation des centrales à charbon les moins efficaces, réduction des émissions de méthane dans la production gazière et pétrolière, réduction des subventions à la consommation de combustibles fossiles…
C’est le monde à l’envers, un peu comme quand il fait nuit le jour, quand un pyromane veut éteindre un feu, ou quand à la veille de l’été tombent des grêlons gros comme des oeufs !… En ce mois de juin, c’est l’Agence internationale de l’énergie (IEA) (s’occupant avant tout de la sécurité des approvisionnements énergétiques, notamment pétroliers) qui tire la sonnette d’alarme sur la gravité de notre situation climatique, et cela dans une bien surprenante indifférence.
L’IEA a présenté le 10 juin, à Londres, un rapport spécial demandant de “redéfinir les contours du débat énergie-climat” (Redrawing the energy-climate Map), autrement dit de revoir dare-dare les actions à mettre en place immédiatement pour endiguer la hausse de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Quelques commentaires, souvent inspirés de dépêches d’agences de presse, mettent surtout en valeur les propositions de l’lEA pour “contenir le réchauffement de la planète à 2 degrés”. Avant d’évoquer ses propositions, l’Agence internationale de l’énergie fait des aveux qu’il paraît intéressant de remettre entre toutes les mains citoyennes, y compris celles des plus sceptiques…
« Sur la base des politiques actuelles ou en cours de mise en place, les températures moyennes augmenteront vraisemblablement de 3,6 °C à 5,3 °C »
1er aveu de l’IEA: “Le monde n’est pas en voie d’atteindre l’objectif fixé par les gouvernements de limiter à 2 degrés Celsius (°C) la hausse à long terme de la température moyenne mondiale (…) Sur la base des politiques actuelles ou en cours de mise en place, les températures moyennes augmenteront vraisemblablement de 3,6 °C à 5,3 °C par rapport aux niveaux préindustriels, la majeure partie de cette hausse se produisant au cours de ce siècle.”
L’Agence internationale de l’énergie nous confirme donc que:
2- Nous sommes en train de nous infliger -à nous-mêmes et surtout à nos enfants- en à peine plus d’un siècle (donc à une vitesse géologique grand V) une variation de température moyenne du globe équivalente à celle qui nous sépare de la dernière glaciation, il y a plus de 10 000 ans ! La vraie différence, ce n’est pas 4 ou 5 degrés de chaleur en plus ou en moins, c’est par exemple 1 ou 2 km de glace couvrant les iles britanniques, ou à terme un différentiel de 120 mètres du niveau de la mer…
« Il faut s’attendre à une multiplication et une intensification des phénomènes météorologiques extrêmes (inondations, tempêtes et vagues de chaleur) … Le secteur énergétique n’est pas à l’abri des impacts physiques du changement climatique et doit s’adapter. »
2ème aveu de l’IEA: “Les analyses scientifiques montrent que les effets du changement climatique se font d’ores et déjà sentir, et qu’il faut s’attendre à une multiplication et une intensification des phénomènes météorologiques extrêmes (inondations, tempêtes et vagues de chaleur), ainsi qu’à une hausse des températures mondiales et du niveau des mers.”
Entre autre conséquence: “Le secteur énergétique n’est pas à l’abri des impacts physiques du changement climatique et doit s’adapter.” Les “impacts soudains et destructeurs des phénomènes météorologiques extrêmes” sont jugés comme “un risque important pour les centrales et les réseaux électriques, les installations pétrolières et gazières, les parcs éoliens et autres infrastructures.”
« En 2020 les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie dépasseront de près de 4 Gt équivalent CO2 (éq. CO2) la trajectoire permettant d’atteindre l’objectif des 2 °C. »
3ème aveu de l’IEA: “Les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie ont augmenté de 1,4 % en 2012, pour atteindre le seuil historique de 31,6 gigatonnes (Gt)” (…) “En dépit des politiques annoncées, en 2020 les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie dépasseront de près de 4 Gt équivalent CO2 (éq. CO2) la trajectoire permettant d’atteindre l’objectif des 2 °C, ce qui met en lumière l’ampleur du défi auquel nous devons faire face dès à présent.” Et encore, l’Agence internationale attribue aux Etats-Unis une bonne réduction de leurs émissions de CO2 grâce au remplacement d’une partie du charbon par du gaz, mais sans prendre en compte les potentielles émissions de méthane dues à l’extraction du gaz de schiste…
« Il est nécessaire de prendre des mesures de grande ampleur avant 2020, date prévue d’entrée en vigueur d’un nouvel accord international sur le climat. »
4ème aveu de l’IEA: “Les actions entreprises au niveau mondial ne sont pas encore suffisantes pour limiter la hausse de la température mondiale à 2°C ». Cependant « cet objectif reste techniquement réalisable, même s’il sera difficile à atteindre ». La condition d’une éventuelle réussite? « Il est nécessaire de prendre des mesures de grande ampleur avant 2020, date prévue d’entrée en vigueur d’un nouvel accord international sur le climat. » Question : Comment aboutir à ces mesures alors qu’aucun pays ne les prévoient à ce jour à l’échelle internationale?
« Le secteur énergétique représente de loin la plus importante source d’émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, dont il est primordial de limiter le volume. »
5ème aveu de l’IEA : « L’énergie se trouve au cœur même de ce défi : avec plus de 80 % de la consommation mondiale d’énergie basée sur les combustibles fossiles, ce secteur représente près de deux tiers des émissions de gaz à effet de serre. » Confirmation un peu plus loin : « Le secteur énergétique représente de loin la plus importante source d’émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, dont il est primordial de limiter le volume. » Malgré tout, « des signes inquiétants indiquent que le problème du changement climatique s’est retrouvé relégué à l’arrière-plan de l’agenda politique, occulté par les préoccupations économiques »
Conséquence : L’IEA veut « remettre cette problématique à l’ordre du jour ». Et elle présente « quatre mesures spécifiques pour le secteur énergétique, applicables aisément et rapidement, sans coûts économiques nets, afin de sauver l’objectif de 2°C pendant que les négociations internationales se poursuivent » pour l’après 2020.
Baptisé « 4 Pour 2°c », le plan de l’Agence internationale de l’Energie se répartit de la manière suivante :
-Adoption de mesures spécifiques en faveur de l’efficacité énergétique (49% des réductions d’émissions). Objectif : réduire les émissions de 1,5 Gt eq. CO2 en 2020, pour un coût d’investissement de 200 milliards de dollars en 2020. Question : des normes suffisent-elles pour que ces mesures soient efficaces dès les prochaines années ?
-Limitation de la construction et de l’utilisation des centrales à charbon les moins efficaces (21 % des réductions d’émissions). Objectif : gagner 640 Mt eq CO2 en 2020. Question : les énergies renouvelables et le gaz permettent-ils cette limitation de consommation de charbon alors que celle-ci est en forte hausse depuis les années 2000 ?
-Diminution des émissions de méthane (CH4) dans la production gazière et pétrolière en amont (18 % des réductions d’émissions). L’IEA indique qu’en 2010, « près de 1,1 Gt éq. CO2 de méthane ont été rejetés dans l’atmosphère par l’industrie gazière et pétrolière en amont. Ces émissions, liées au dégazage et au torchage, sont équivalentes à deux fois la production totale de gaz naturel du Nigéria. » Pour l’IEA, « les technologies nécessaires sont déjà disponibles, à des coûts relativement bas. ». Question : Pourquoi donc avoir attendu pour proposer leur diffusion générale ?
En 2011, les combustibles fossiles ont bénéficié de… 523 milliards de dollars de subventions.
-Accélération de la réduction (partielle) des subventions à la consommation de combustibles fossiles (12 % des réductions d’émissions). Selon l’IEA, « les subventions aux combustibles fossiles se sont élevées à 523 milliards de dollars » en 2011, soit « près de six fois le niveau des aides accordées aux énergies renouvelables ». Actuellement, « 15 % des émissions mondiales de CO2 bénéficient d’une incitation de 110 dollars par tonne sous forme de subvention aux combustibles fossiles », alors que « seuls 8 % sont assujetties à un prix du carbone ». Pour l’IEA, « l’accélération des mesures en faveur d’une diminution partielle des subventions aux combustibles fossiles réduirait les émissions de CO2 de 360 Mt d’ici à 2020 et permettrait la mise en place de politiques d’efficacité énergétique. »
« 5 000 milliards de dollars d’investissements supplémentaires seraient nécessaires après cette date (2020, n.d.l.r.) pour se remettre sur la bonne voie ».
6ème aveu de l’IEA : « Le report à 2020 de mesures plus radicales relatives au changement climatique aurait un coût: il permettrait certes d’économiser 1 500 milliards de dollars sur les investissements visant à réduire les émissions de carbone d’ici à 2020. Mais 5 000 milliards de dollars d’investissements supplémentaires seraient alors nécessaires après cette date pour se remettre sur la bonne voie. Le report de mesures supplémentaires, ne serait-ce qu’à la fin de la décennie en cours, entraînerait par conséquent des coûts supplémentaires » pour le secteur énergétique et « augmenterait les risques d’arrêt d’actifs énergétiques avant la fin de leur vie économique ».
Bon, on fait quoi maintenant ?
Tout ceci n’est pas une nouveauté.
Déjà il y a 2 ans, l’AIE disait qu’on était en mauvaise posture pour atteindre ce fameux objectif des +2°C (en fait des 450ppm de CO2). Tous les ans elle publie un tableau de bord sur les efforts entrepris pour diminuer les émissions de CO2, et tous les ans constate qu’il n’y a guère que les EnR, largement subventionnées par chez nous, qui sont sur la bonne trajectoire. (exemple: http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/name,37023,en.html )
Je ne vois pas en quoi on peut parler d’aveux.
Cher Proteos,
Il eut été plus intéressant que vous vous présentiez de manière moins anonyme. Néanmoins, nous n’éliminons pas votre commentaire (geste exceptionnel devant servir d’exemple), eu égard à l’existence de votre blog. Nous reprenons votre question avec nos commentaire en gras et italique.
Tout ceci n’est pas une nouveauté.
Ca date du 10 juin…
Déjà il y a 2 ans, l’AIE disait qu’on était en mauvaise posture pour atteindre ce fameux objectif des +2°C (en fait des 450ppm de CO2).
Comme l’IEA, vous savez donc que nous sommes en (très) mauvaise posture. Pourquoi donc l’IEA n’a pas proposé son plan 2013 il y a deux ans ?
Quand vous parlez de 450 ppm ce CO2, ne confondez-vous pas avec 450 ppm de… GES (CO2 + méthane et autres gaz à effet de serre), ce qui n’est pas tout à fait la même chose ?
Tous les ans elle publie un tableau de bord sur les efforts entrepris pour diminuer les émissions de CO2, et tous les ans constate qu’il n’y a guère que les EnR, largement subventionnées par chez nous, qui sont sur la bonne trajectoire. (exemple: http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/name,37023,en.html )
Les Enr ne figurent pas dans les grandes solutions évoquées par le rapport spécial qu’évoque notre article.
Je ne vois pas en quoi on peut parler d’aveux. Dommage… Désolé pour vous…
Cordialement,
VR
Effectivement, depuis le temps qu’on le sait !!! Mais ce sont TOUTES nos habitudes et modes de vie qu’il faut changer. Travailler près de chez soi et donc réduire les transports, consommer moins de viande, nettement moins de viande (on en aura d’autant moins de cancers) et donc élever moins de bétail, consommer LOCAL, revoir la taille de nos habitations à la baisse (pour moins de chauffage), des solutions il y en a, et c’est par NOUS qu’il faut commencer…
Chère Annick,
Oui, nous sommes, en tant que communauté humaine, et en tant qu’individus, les responsables. Ce n’est pas contestable. Chacun de nous fait les gestes qu’il peut (ou qu’il veut). La solution globale n’en reste pas moins une solution dépassant le cumul des très nécessaires gestes individuels. Cette solution ne peut en aucun cas se soustraire à la quantité globale d’énergie que nous consommons, nous communauté humaine. Bien à vous, VR
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Connaissons nous déjà les troubles provoqués chez l’être humain? chez les animaux?
merci de répondre
p kinard
Chère Patricia,
Il ne s’agit pas pour nous, à ce jour, de parler de « troubles », selon le terme que vous employez.
Ce qui est certain, c’est que le climat (l’évolution de la durée des périodes de jour et de nuit sur 24 h, le réchauffement des journées selon les saisons, l’évolution saisonnières et chaotiques des températures moyennes dans le temps…) a une influence incontestable sur la reproduction, l’évolution ou encore l’alimentation des animaux. Ainsi, des conditions climatiques différentes peuvent obliger des espèces à modifier leurs aires de répartition et donc à destabiliser des écosystèmes, sous peine de disparition…
En ce qui concerne l’homme, nous nous contenterons de dire qu’il est une espèce « évoluée » des animaux et qu’il réagira donc en conséquence… Cordialement, VR
« Bon, on fait quoi maintenant ? »
à votre avis?
vous savez trés bien que les gouvernements ne feront rien de plus
que l’économique continuera à prévaloir sur l’environnement
vous savez que l’on ne peut absolument pas changer un être humain en profondeur
alors à votre avis que peut-on faire si l’on sait que l’on ne peut absolument pas compter sur les êtres humains?
et bien l’ON SE TOURNE DE TOUTE URGENCE VERS DIEU
nous nous mettons à genoux, nous lui demandons pardon, nous reconnaissons notre orgueil, notre erreur de l’avoir exclu de nos vies
et nous le supplions de prendre les choses en main
c’est la DERNIÈRE ET ULTIME SOLUTION
maintenant si l’humanité continue à se rire de DIEU et continue sur le chemin qu’elle trace depuis des décennies et bien
c’est la catastrophe
à l’humanité de choisir
elle face à son extinction !
que DIEU vous bénisse et qu’il prenne en compte le fait que vous tentiez de réveiller les consciences
Chère Flore,
Pour notre part, nous savons que nous ne connaissons pas l’avenir et même la volonté réelle de nos gouvernements. Nous ne nous réfugions derrière aucune religion, aucun Dieu, quel fût-il. Notre truc, c’est la science et nous rêvons simplement de conscience de la communauté humaine.
Lire notamment:
http://dr-petrole-mr-carbone.com/reflexions/hypothese-lovelock/
http://dr-petrole-mr-carbone.com/reflexions/la-terre-machine-climatique/
http://dr-petrole-mr-carbone.com/reflexions/c-est-la-guerre/
http://dr-petrole-mr-carbone.com/reflexions/indignez-vous-2/3-et-moi-que-dois-je-faire-mindigner-resister/
Bien à vous
VR
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» Nous ne nous réfugions derrière aucune religion, aucun Dieu, quel fût-il. »
Vous vouliez sûrement dire : « …aucun Dieu, quel futile! »
Après le commentaire de Flore, je crois que décidément, tout est dit.
C’est donc là que ça devient intéressant. Car dans le silence, la peur rencontre la peur: ce serait dommage de rater ça.
Nous vous conseillons la lecture de cet autre texte:
http://dr-petrole-mr-carbone.com/etonnant-non/pouvoir-detruire-la-terre-ou-la-preserver/
Bonjour,
Merci pour ce résumé, mais je ne sais pas pourquoi vous qualifiez cela d' »aveux de l’AIE » ou dites « c’est le monde à l »envers ». Cela fait de nombreuses années que l’AIE s’appuie quasi exclusivement sur l’urgence climatique pour décrire l’urgence de la situation. Mais d’une certaine manière cela est aussi une manière de plus ou moins camoufler l’autre urgence, celle liée à la rareté des ressources, et pour le pétrole (ou liquides) en particulier.
Et cela n’est vraiment pas nouveau, voir par exemple le dossier/enquête de Lionel Badal « How the global oil watchdog failed its mission » sur le blog « oil man » de Matthieu Auzanneau (à propos du rapport de 1998).
Car pour ce qui est du pétrole, le pic de production (maximum de flux, de débit), c’est maintenant, et aussi une si ce n’est la raison majeure de la crise, même si on n’est quasiment pas capable de simplement l’énoncer.
Ci dessous les dernières synthèses de Jean Laherrère (président ASPO France) gaz et liquides et principaux graphiques :
http://oleocenebackup.forumactif.com/t382-articles-de-jean-laherrere-fevrier-2013-previsions-1900-2100-et-productions-iocs-et-previsions
Note : je précise que je ne suis absolument pas « climato sceptique », mais pour moi la mission de l’IEA devrait être principalement de produire des estimations valides sur les réserves et futurs niveaux de productions (de flux, de barils par jour) possibles. L’extrême urgence climatique il y a le GIEC pour cela. Hors l’AIE se trompe (est sur-optimiste) depuis des années sur ces flux possibles, et en plus participe actuellement à la propagande atroce « US energy boom, peak oil is dead » au sujet du pétrole de schiste.
Bonjour YT,
Votre commentaire était chez les indésirables… Peut-être à cause de votre mail à chiffres. Malgré son caractère assez anonyme, nous l’avons rattrapé pour son intérêt.
Pétrole et GES sont les deux bouts d’un même problème. Le principal « aveu » contenu dans le rapport de l’IEA est de reconnaître que le calendrier international actuel de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (négociations internationales d’ici 2015 pour trouver des mesures planétaires applicables en 2020) est insuffisant si l’on ne veut pas que les gros soucis se multiplient assez vite pour l’humanité. C’est déjà très intéressant à souligner parce qu’assez peu de nos dirigeants ne le reconnaissent encore ouvertement et parce que justement (là, nous pensons aux climatosceptiques) c’est l’IEA qui le dit et non le spécialiste patenté, le GIEC (qui s’exprimera d’ici la fin de l’année mais qu’il est toujours de bon ton de contester). Evidemment, vu l’activité de l’IEA concernant le « rechauffement », vous pouvez voir en 2ème lecture, une utilisation un peu ironique du terme « aveux » tant personne ne semble avoir forcé l’agence à faire son rapport. Vous illustrez vous même notre idée de « monde à l’envers » quand vous dites que le rôle de l’agence devrait plutôt être d’avoir des projections fiables quant aux niveaux de production. Vous ajoutez: « Pour ce qui est du pétrole, le pic de production (maximum de flux, de débit), c’est maintenant, et aussi une si ce n’est la raison majeure de la crise, même si on n’est quasiment pas capable de simplement l’énoncer ».
Nous sommes sur la même ligne et c’est également un peu ce qui est écrit ci dessous.
Cdt, VR
http://dr-petrole-mr-carbone.com/la-crise-du-petrole-cest-maintenant/
http://dr-petrole-mr-carbone.com/pic-petrolier-fin-croissance/
http://dr-petrole-mr-carbone.com/big-oil-peak-oil-geants-aux-pieds-d-argile/
J’ai fait suivre sur ma page Facebook.
Ce que l’on peut conjecturer de plus « aimable », de la part des sociétés humaines, pour faire face à ce problème de changement climatique, c’est qu’au bout d’une période d’aggravation de la situation, lorsque la polémique sur la réalité ou sur la fiabilité des sources de données climatiques aura été dépassée, par l’évidence du phénomène qui sera ressenti partout, par chacun dans son espace de vie quotidien (c’est à dire probablement bien après l’échéance de 2020 évoquée ici…), de gigantesques congrès internationaux établiront le constat qu’il va être nécessaire de consacrer une part importante de la richesse, à corriger la trajectoire de nos modes de vie et de consommation.
On décidera alors qu’il faut consacrer, dans les pays « développés », des sommes colossales pour aider les pays en développement à « grandir » sans émissions de CO2 : une manière de rembourser la dette qu’ils ont contractée durant deux siècles en pillant les ressources de la planète sans compter, sans souci des émissions polluantes et en maintenant, pour leur profit, un niveau élevé de pauvreté, empêchant le démarrage d’un développement raisonnable dans ces pays pauvres colonisés.
Il faudra organiser dans l’urgence un réduction forte du niveau de vie dans les pays riches, pour aider à l’élévation du niveau de vie dans les pays pauvres.
Et cette urgence sera mise en évidence et imposée à ces peuples nantis, pour leur éviter de continuer à subir la colère des peuples miséreux et endiguer, avec longtemps de patience, les vagues de terrorisme qui auront, sans nul doute, provoqué de plus en plus de victimes dans les pays développés.
C’est, à mon avis, ce qu’on peut espérer de moins catastrophique pour l’humanité.
Aucun décideur, gouvernant, leader d’opinion, ne prendra le risque d’être dépossédé de son pouvoir, en imposant des solution draconiennes, sauf à se trouver au point de crever, lui-même, la gueule ouverte !
Bonjour à tous,
Cela fait des années que je signe des pétitions sur Monsanto, le réchauffement climatique, la santé, les retraites, que j’ai souvent fait suivre à mes contacts.
Mais aujourd’hui je me pose des questions…
Nous devons, certes, comme vous le faites en général, nous attaquer aux problèmes que nous constatons mais il est encore plus important de nous attaquer à la cause des causes (Hippocrate – médecin) : celle qui est commune à toutes les injustices que vous dénoncez.
Cette cause commune c’est l’impuissance des peuples à contrôler ce que font leurs gouvernements, et donc c’est un problème de démocratie.
C’est LE problème de LA démocratie.
> « Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » (Discours du 7 septembre 1789, intitulé précisémment : « Dire de l’abbé Sieyes, sur la question du veto royal : à la séance du 7 septembre 1789 » cf. pages 15, 19…)
C’est sur cette citation trop peu célèbre que se sont appuyées depuis deux cent ans les 5 républiques françaises au service des marchands et riches bourgeois qui ont mené leur révolution dans laquelle le tiers état n’a qu’été instrumentalisé.
Depuis l’antiquité, quand on parlait de démocratie, d’Athènes aux République Vénitiennes et Florentine, en passant par Montesquieu, on pensait « tirage au sort », même si le plus souvent ce tirage au sort était couplé avec un système électoral par lequel on essaie de choisir les « meilleurs » pour les postes à pourvoir. (En grec, le meilleur se dit « Aristos »)
> « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie. Le suffrage par le choix est de celle de l’aristocratie.
> Le sort est une façon d’élire qui n’afflige personne ; il laisse à chaque
> citoyen une espérance raisonnable de servir sa patrie. » MONTESQUIEU,
> De l’esprit des lois – Livre II, Chap II.
Cette idée du tirage au sort de ceux qui votent les lois a été complètement ringardisée depuis par ceux qui ont peur de la Démocratie bien qu’ils s’en réclament.
Ils sont parvenus à nous faire appeler démocratie autre chose : la liberté d’expression, les droits de l’Homme, et certaines libertés -bien sûr positives- mais qui ne sont pas la Démocratie.
Ainsi, par cet oubli sémantique dicté par la bourgeoisie, des banquiers, des industriels, des marchands qui financent la presse, les français se croient-ils en démocratie et perdent confiance dans la politique.
C’est une manipulation !
La Démocratie peut exister, même si c’est compliqué. A Athènes une forme primitive a pu le prouver pendant deux cents ans. Deux cents ans pendant lesquels le pouvoir n’a pas été au service des 1 % de riches mais de 99 % de la population.
Jamais autant qu’à cette époque des Citoyens ne se sont intéressés à la chose publique.
Cela prend du temps … à l’époque, cela n’a pu être possible que parce qu’il y avait des esclaves, aujourd’hui nous avons des machines partout et ce serait sans doute beaucoup plus facile.
Pour cela, il nous faut une autre Constitution.
Une Constitution qui établisse la vraie séparation des pouvoirs et qui protège ses citoyens contre les abus de ces pouvoirs.
Donc une Constitution qui ne serait pas écrite par ceux qui exercent ou qui exerceront ces pouvoirs.
Une Constitution qui ne pourrait donc être écrite que par des Assemblées de Citoyens.
Article par article. Une Constitution lisible par tous.
Une Constitution qui serait finalisée par une Assemblée Constituante de Citoyens tirés au sort.
Mais ce ne sont pas les partis politiques qui vont nous proposer cela un jour.
Ce ne sont pas les élus qui leur font allégeance.
Il n’y a qu’un grand mouvement citoyen pour imposer cela un jour.
En attendant, il faut que ces idées se diffusent de façon virale parmi les citoyens honnêtes, désintéressés et motivés par l’action publique.
Aussi, cela me gène-t-il de plus en plus quand je vous vois vous adresser sans préambule à des dirigeants de la planète qui n’ont pas de légitimité démocratique pour décider en lieu et place des peuples.
C’est un peu comme si vous leur donniez la légitimité qui leur manque.
C’est peut-être excessif comme conclusion mais je pense que la question mérite qu’on y réfléchisse…
Avant de continuer à signer vos pétitions j’aimerais m’assurer que vous êtes ouverts à ce ype de réflexions, faute de quoi je crains que ce serait m’associer à une démarche qui permet au système de continuer.
Un peu comme les actions caritatives.
Dans un cas comme dans l’autre, je ne remet d’ailleurs nullement en cause la bonne volonté de ceux qui s’impliquent dans ces démarches, ni les leurs, ni les vôtres.
J’espère que vous signerez la pétition que j’ai mise sur Avaaz
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Une_Assemblee_Constituante_tiree_au_sort/
Bien cordialement,
Wikicrate
C’est un peu ce qui est dit ici:
http://dr-petrole-mr-carbone.com/reflexions/c-est-la-guerre/
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Nous parlons beaucoup mais agissons peu. Commençons chacun à œuvrer pour la transition énergétique. Par exemple :
1-commencer par faire son propre bilan carbone et étudier les points qui peuvent faire l’objet de réduction. De plus c’est souvent proportionnel aux économies financières.
2-limiter la viande,en la remplaçant par des aliments plus sains pour l’organisme ..et moins chères.
3-partager des trajets, des objets,…pas sa femme (lol)
4-limiter les achats générant des déchets à recycler.
5-essayer d’utiliser le vélo le plus souvent possible
6-Se poser deux fois la question du reel besoin avant l’acte d’achat (voiture, téléphone…) et d’essayer de voir si ce n’est pas l’égo manipulé par les publicité qui commande l’acte.
7-il reste une multitude d’actions pour réduire son impact, mais ce que l’on se rend compte c’est que ces actes vont aussi améliorer notre propre santé, réduire nos dépenses, nous permettre de travailler moins car moins de besoins, bref une décroissance personnelle.
Plein de solutions également sur http://www.sortirdupetrole.com/
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