« Le pouvoir de détruire la Terre ou de la préserver »

Observant que nous ne faisons pas assez pour « sauver la planète d’une catastrophe écologique », le Président de l’assemblée générale des Nations-Unies, Vuk Jeremic, prône un « nouveau partenariat mondial ». Selon lui, « nous devons découpler la croissance économique de notre dépendance vis-à-vis des énergies à haute teneur en carbone ». L’information a visiblement du mal à passer.

Ce graphique montre les différents franchissements du seuil de 400 ppm, au mois de mai 2013, par la concentration de CO2 dans l'atmosphère.

Ce graphique montre les différents franchissements du seuil de 400 ppm, au mois de mai 2013, par la concentration de CO2 dans l’atmosphère.

« Nous disposons des outils nécessaires pour sauver la planète d’une catastrophe écologique provoquée par l’homme mais la vérité est que nous ne faisons tout simplement pas assez pour la surmonter ». Ce n’est pas un « cassandre » de l’apocalypse climatique qui parle mais le bien mesuré président l’Assemblée générale des Nations-Unies, Vuk Jeremic. Il a prononcé ces mots lors d’un débat de son assemblée sur le développement durable, au siège new-yorkais de l’ONU, en mai. Un débat centré sur la question de la « concilitation » entre la lutte contre les changements climatiques et la volonté de « promouvoir une croissance verte ».

« Nous avons entre les mains le pouvoir de détruire la Terre ou de la préserver pour les générations futures (…) Nos pires peurs sont en train de se réaliser », a-t-il ajouté. Et d’estimer : « Il est crucial que nous conservons en tête ce constat alarmant » lors des négociations internationales à venir. Il faisait notamment allusion au seuil (400 parties par million, ppm) franchi par les pics printaniers de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, la moyenne du mois de mai arrivant au niveau record de 399,89 ppm.

Pour Vuk Jeremic, le rythme de croissance actuel mène à la catastrophe et il convient de mettre en place un « nouveau partenariat mondial dans lequel aucune nation ne sera laissée sur le bord de la route (…) Nous devons découpler la croissance économique de notre dépendance vis-à-vis des énergies à haute teneur en carbone », a-t-il lancé. Autrement dit, tous les états de la planète doivent chercher de nouvelles stratégies, trouver de nouveaux modèles économiques, ni plus ni moins.

Même si le constat du président de l’Assemblée générale des Nations-Unies a été « partagé par l’ensemble des délégations et des experts en questions environnementales », son message n’a visiblement pas été assez fort pour que tous les médias l’entendent, le mettent en valeur et se mobilisent autour de cette question engageant l’avenir de l’humanité. En France, peut-être les observateurs étaient-ils engourdis par le froid automnal qui régnait au même moment, pétrifiés par la peur de ne pas avoir de soleil pendant leurs vacances d’été ?

La santé de quelques personnes menacée par un médicament “pourri” ou par des aliments “douteux”, mérite le déclenchement du principe de précaution. La vie de milliards d’enfants, de femmes et d’hommes menacée par le bouleversement de leur environnement, ne le mérite pas… encore. Etonnant, non ?

3 réflexions sur « « Le pouvoir de détruire la Terre ou de la préserver » »

    • Cher Mano,
      Nous pensons que des journalistes font leur travail et nous imaginons que vous parlez des médias dominants. Il est impossible de répondre à leur place. Il faudrait le leur demander.
      Toutefois, en ce qui concerne les médias pour lesquels votre question serait pertinente, nous pensons que cela ne peut qu’être directement (ou indirectement) lié à la volonté (conscience) éditoriale des directions et rédactions en chef. La question du climat est bien plus complexe que ne le laisse apparaître le terme « réchauffement climatique » et mériterait que des journalistes puissent s’y plonger longtemps avant d’écrire une ligne. Une « solution » largement employée dans les médias est donc souvent de mettre face à face le pour et le contre, c’est-à-dire de choisir par exemple un scientifique qui travaille sur cette question et qui a quelque chose à annoncer face à un autre scientifique qui s’affiche « climato-sceptique » (le plus souvent sans même travailler directement sur la question…). Comme ça, on a une impression d’objectivité, mais ce n’est qu’une illusion.
      Par ailleurs, autre exemple, il est toujours délicat d’avoir un article sur l’impact carbone du trafic aérien suivi d’une pub pour les voyages low-coast… Le « réchauffement climatique » remettant tellement en cause notre façon de voir, de penser, de vivre, qu’on aurait plutôt envie inconsciemment, de manière générale, qu’il n’existe pas…
      Cordialement,
      VR

  1. Très bon article et conclusion … Notre système économique base sur la monnaie et la recherche du profit à bien du plomb dans l’aile et touche ses limites ….
    Mais tant qu’on est en première classe (sur le Titanic) tout va encore bien …
    Les hommes m’exasperent !

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