Si le mois de septembre a été plus frais que la moyenne 1981-2010 sur l’Atlantique Nord et une partie de l’Europe occidentale, notamment la France, il reste le 5ème mois consécutif à battre son record de température moyenne au niveau du globe terrestre, avec +0,9°C par rapport à la moyenne des mois de septembre du XXème siècle, selon l’agence américaine NOAA. Comme quoi on n’a pas forcément la température moyenne mondiale en ouvrant sa porte !
Le mois de septembre est, selon l’agence américaine National Oceanic and Atmospheric Agency (NOAA), le 5ème mois consécutif de 2015 à battre le record de température moyenne de sa catégorie: il dépasse la moyenne des mois de septembre du XXème siècle de 0,9°C, ce qui constitue le plus fort écart à la moyenne jamais enregistré depuis que l’on fait ce genre de relevé, c’est-à-dire depuis 1880. Datant de l’année passée, le précédent record est battu de 0,12°C. Il se confirme ainsi un peu plus que l’année 2015 va battre tous les records et sera plus chaude d’environ 1°C par rapport au début du XXème siècle.
Pendant ce mois de septembre, la température a été plus chaude par rapport à la moyenne du XXème siècle de 1,16°C à la surface des terres et de 0,81°C à la surface des océans (qui atteignent globalement la température de 17,01°C !), ce qui constitue un record dans les deux cas. L’écart à la moyenne à la surface des océans témoigne de conditions correspondant à un El Nino désormais classé “fort”. Toujours selon NOAA, cet écart est de 0,25°C de plus qu’en septembre 1997, lors du dernier El Nino “fort”. Le centre de prévision climatique de NOAA prévoit un pic de puissance du phénomène El Nino vers la fin de l’automne ou le début de l’hiver. Ce qui veut dire qu’El NIno devrait encore bien booster les températures moyennes d’ici la fin de l’année.
Pour les neuf premiers mois de l’année, les records sont battus à la fois à la surface des continents et à la surface des océans, autant dans l’hémisphère nord que dans l’hémisphère sud
Tandis que l’été 2015 (juillet-août-septembre) marque une anomalie record de +0,86°C par rapport à la moyenne du XXème siècle, l’ensemble des trois premiers trimestres de l’année (période janvier-septembre) affiche un écart à la moyenne de +0,85°C. Dans tous les cas, on se situe à environ 1/10 de degré au-dessus des précédents records. En moyenne annuelle glissante, on n’a jamais été en 2015 en dessous de +0,78°C (minimum d’avril) par rapport à la moyenne du XXème. On atteint +0,9°C en septembre.
Pour ces neuf premiers mois de l’année, les records sont battus à la fois à la surface des continents et à la surface des océans, autant dans l’hémisphère nord que dans l’hémisphère sud. L’écart à la moyenne du XXème siècle atteint +1,39°C à la surface des terres de l’hémisphère nord, c’est-à-dire celles qui concentrent le plus d’être humains. L’écart avec l’année la plus froide enregistrée est de 2,14°C. Il n’y a guère qu’au Québec, dans l’Est des Etats-Unis et au niveau de la pointe sud de l’Amérique latine que les températures sont restées proches de la moyenne ou en dessous.
Pour septembre, la vague de frais de l’Atlantique Nord a touché une partie de l’Europe occidentale qui a enregistré certaines températures moyennes plus fraîches que la période 1981-2010
Au niveau des océans, l’écart à la moyenne est pour les trois premiers trimestres de l’année de +0,69°C avec d’un côté des records de chaleur sur de large zones du Pacifique équatorial et de l’Océan Indien, et de l’autre certains records de froid au niveau de l’Atlantique nord, pourtant traditionnellement réchauffé par la Dérive Nord-Atlantique, courant issu du Gulf Stream. Assurant la douceur du climat en Europe occidentale, cette Dérive Nord-Atlantique sert également de moteur à la circulation thermohaline, circulation mondiale des courants également appelée, notamment par le GIEC, “circulation méridienne océanique de retournement de l’Atlantique (AMOC)”.
Pour septembre, la vague de frais de l’Atlantique Nord a touché une partie de l’Europe occidentale qui a enregistré certaines températures moyennes plus fraîches que la période 1981-2010, en particulier en France, au Royaume-Uni et en Espagne. Ce qui, toutefois, n’empêche pas donc ce mois-ci de rester en moyenne autour du globe le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré depuis le début de l’ère industrielle.
Dans son rapport 2013 sur les éléments scientifiques des changements climatiques, le GIEC écrit: “Il est très probable que la circulation méridienne océanique de retournement de l’Atlantique (AMOC) va s’affaiblir au cours du XXIe siècle”. Les estimations les plus probables vont selon les scientifiques d’un ralentissement de 1 à 24% (11% en moyenne) dans le cas où l’on parvienne à limiter le réchauffement global à +2°C depuis l’époque préindustrielle, à un ralentissement pouvant allant à plus de la moitié (34 % en moyenne) si l’on suit la tendance actuelle de nos émissions de gaz à effet de serre.
Vincent Rondreux
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