Se classant comme 2015 et 2016 dans les années les plus chaudes enregistrées par les scientifiques, 2017 marque la 41ème année consécutive dont la température moyenne est supérieure à la moyenne du XXe siècle. Les quatre dernières années ont été les quatre plus chaudes depuis un siècle et demi.
Avec 0,84°C de plus que la moyenne du XXe siècle, l’année 2017 se classe à la troisième place des années les plus chaudes depuis que l’on fait ce genre de calculs, selon l’Agence américaine National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA). C’est également l’année sans phénomène « réchauffant » El Nino, la plus chaude jamais enregistrée depuis le XIXe siècle. Elle devance de 0,1°C 2014 qui avait elle aussi marqué un record. Seules les années 2016 et 2015, durant lesquelles nous avons connu un phénomène El Nino extrême, ont donc fait pire avec respectivement +0,94°C et + 0,90°C. Pour le Goddard Institute for Space Studies (GISS) de la Nasa, 2017 est même la seconde année la plus chaude derrière 2016, avec +0,90°C par rapport à la moyenne 1951-1980 (+0,99°C en 2016, +0,86°C en 2015).
5ème année la plus chaude en France: +0,8°C par rapport à la moyenne 1981-2010
Au cours de l’année dernière, la température a été plus chaude de 1,31°C à la surface des continents par rapport à la moyenne du siècle dernier (+1;42°C à la surface des continents de l’hémisphère nord, les plus nombreux) et de 0,67°C à la surface des océans. Des records ont été enregistrés dans différentes parties de l’océan Pacifique central, de l’ouest de l’océan indien, du sud de l’Amérique latine, du sud-ouest des Etats-Unis, de l’Océan Atlantique Nord, ou encore de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’est de l’Asie, précise NOAA.
NOAA ne mentionne en revanche aucune température moyenne record de froid, y compris en Europe malgré la fraîcheur connue au début 2017. L’an passée a été la 5ème année la plus chaude sur notre continent et également, avec 13,4°C en moyenne, la 5ème en France: +0,8°C par rapport à la moyenne 1981-2010.
Une tendance au réchauffement qui s’accélère
2017 marque la 41ème année consécutive (depuis 1977) présentant au niveau planétaire une température moyenne supérieure à la moyenne du XXe siècle. Différentes parties de l’Amérique du nord, notamment dans le nord-est, de Sibérie, de l’Atlantique nord, de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie occidentale, montrent une tendance au réchauffement pour la période 1988-2017 d’au moins +0,5°C par décennie.
Difficilement attribuable au seul phénomène El Nino extrême 2015-2016 (de toute façon, ce type d’El Nino est appelé à être plus fréquent avec le réchauffement planétaire anthropique), l’accélération de ces dernières années est bien mise en évidence quand on lisse sur cinq ans la température moyenne à la surface du globe. Après une sorte de plateau entre 2005 et 2011, cette moyenne n’a depuis pas cessé d’augmenter, selon les données de NOAA. Elle est passée d’environ +0,6°C chacune de ces années-là, à +0,82°C en 2017 (contre +0,78°C enregistré en 2016). Cette tendance se poursuivra encore cette année si 2018 est plus chaude que 2013, durant laquelle NOAA avait enregistré une anomalie de +0,67°C par rapport à la moyenne du siècle dernier. Dès lors, l’actuelle poussée du réchauffement planétaire apparaît bien plus puissante que celles enregistrées à la fin des décennies 1980 et 1990.
Enfin, alors qu’un phénomène « refroidissant » La Nina est attendu en ce début 2018, le mois de décembre a été le troisième plus chaud enregistré par NOAA, avec +0,80°C par rapport à la moyenne du XXe siècle. Seuls décembre 2014 et décembre 2015 ont connu une anomalie plus importante. Avec +1,45°C, la température moyenne à la surface des continents de ce mois de décembre est même la 2ème la plus importante derrière décembre 2015…
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