Malgré l’ampleur croissante du défi à relever en termes simultanément de réchauffement global, de déclin de la ressource pétrolière et de limites de la croissance, forger sans faire l’autruche une vision désirable du futur par rapport aux risques encourus, est… encore possible. Grâce au potentiel de l’imagination et de la volonté humaine.
“Songez à la quantité de changements qui se sont déroulés pendant les cent dernières années, qu’il soient sociaux, techniques, culturels, politiques ou environnementaux: tous ces changements ne font pas le poids face à ce dont vous serez témoin au cours des vingt prochaines années”. Ainsi a répondu le scientifique ayant modélisé les limites de la croissance, Dennis Meadows, à la question de savoir qu’elle était sa vision d’un avenir de “descente énergétique”, question qu’a pu lui poser le “cueilleur de visions” comme il se définit lui-même, Rob Hopkins, fondateur du mouvement Transition (1).
“Comment sera ma ville, mon village, mon pays, ma planète dans ces prochaines dizaines d’années ?”
Oui, à l’heure où la finance ajoute une crise à une crise (les « subprimes », les dettes des états, la Grèce…), à l’heure où le réchauffement global et les désordres dont il est capable font suffisamment peur au G7 (2) pour que celui-ci promette très officiellement la décarbonation totale de l’économie durant ce siècle, de plus en plus de personnes devraient se poser une question: “Comment sera ma ville, mon village, mon pays, ma planète dans ces prochaines dizaines d’années ?”
En effet, nous avons donc d’un côté les changements climatiques qui promettent d’être dramatiques pour l’humanité si celle-ci ne maîtrise pas le réchauffement global à +2°C, voire à +1,5°C… D’un autre, nous avons le pétrole, sur lequel s’est bâti et avec lequel “respire” tout notre monde industriel, le G7 en tête, et qui, en attendant son imminent pic mondial, a passé vers 2005 son pic mondial d’or noir conventionnel (3), ce qui ne fut pas sans effet concernant la crise financière qui a suivi (4)… Et puis, au milieu, nous avons l’hypertrophie croissante de la finance alors que, dans un monde limité, la croissance ne peut qu’être, elle-même, forcément limitée.
Une vision du monde en 2050 qui reste désirable grâce à la volonté humaine
Donc, répétons: “Comment sera ma ville, mon village, mon pays, ma planète dans ces prochaines dizaines d’années, en 2050 par exemple ?” Le sociologue et théoricien britannique John Urry a déterminé quatre scénarios : 1 la solution miracle après le pétrole, 2 la vie numérique, 3 une société débranchée et, enfin, 4 un monde de pénurie avec des seigneurs de guerre -Mad Max en somme.
La solution miracle n’étant pas à ce jour connue et la vie numérique nécessitant d’importantes doses d’énergie et de matières premières rares -qui selon toute logique vont venir à manque (5)- on risque assez rapidement osciller entre les solutions 3 et 4. Sur cette base, au-delà des récessions économiques et de l’effondrement promis de la société industrielle, osons ébaucher une vision du monde en 2050 qui reste malgré tout résiliente et désirable (6)… et cela grâce à un biais indispensable, qui sera ou ne sera pas: la volonté humaine.
La Grande prise de conscience
Direction 2050 donc. Planète Terre. Les pays sont maintenant bien engagés dans la décarbonation de l’économie, en acceptant finalement, sur la base des rapports du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), que pas moins de 80 % des réserves disponibles de pétrole, de charbon et de gaz dans les années 2010 restent définitivement sous terre. Ce qui semblait au départ une gageure, sinon une blague de très mauvais goût, n’a été vraiment envisageable qu’à la suite de ce que les historiens appellent maintenant la Grande prise de conscience, c’est-à-dire le moment où beaucoup d’êtres humains, et particulièrement dans les pays développés et démocratiques, ont simultanément et réellement compris à quel point la déplétion pétrolière et la perspective de chaos climatique menaçaient un confort “de base” qui leur semblait jusqu’alors totalement et définitivement acquis, à quel point leurs propres actes menaçaient à leur insu leur propre avenir, à quel point le système d’accumulation des biens de consommation n’avait en définitive aucune chance d’apporter la moindre once de bonheur à leurs enfants…
Ceux qui ont connu ce moment incroyable s’en rappellent généralement de manière assez précise. Beaucoup savent où ils étaient, ce qu’ils faisaient, un peu comme en 2001 lors de l’attentat qui avait frappé les tours jumelles à New-York, mais en beaucoup plus puissant. Il y eut beaucoup de dépressions consécutives à cette prise de conscience, ainsi que des vagues de suicides, jusque dans les cercles des principaux dirigeants de la planète. Dans la plupart des pays, en particulier dans les pays industrialisés, il y eut des révoltes, beaucoup de personnes se sentant profondément trahies de ne pas avoir été prévenues plus tôt selon elles par les classes dirigeantes et par les médias. Malgré certaines tentations fascistes, la démocratie a quand même pu résister et perdurer. L’onde de choc de cette Grande prise de conscience a préfiguré la plus grande mise en commun jamais réalisée par la communauté internationale: celle des réserves de combustibles fossiles, désormais placées sous tutelle de l’Organisation mondiale de l’environnement qui a remplacé l’Organisation mondiale du commerce, et qui octroie à chaque pays son quota carbone annuel. Chaque citoyen possède lui-même une carte de quota carbone sur laquelle sont débitées toutes ses utilisations de combustibles fossiles.
Une rapide et large relocalisation de l’économie, avec un développement massif des monnaies locales
Cette prise de conscience massive -the “end of suburbia” comme l’appelaient des spécialistes anglo-saxons (7)- a en fait été déclenchée par une violente hausse du prix du pétrole qui a paralysé la société industrielle et déclenché de nombreuses exactions, en particulier sur les routes et dans les stations de carburant. On s’est alors brutalement aperçu que la production mondiale de pétrole baissait de manière prononcée et qu’extraire certains pétroles non conventionnels comme les huiles de schiste, les sables bitumineux et le offshore profond allait bientôt engloutir autant d’énergie qu’on pouvait espérer en extraire… Donc que ça ne servait plus à rien d’aller chercher cette énergie définitivement hors de portée. Au même moment, et alors que sévissait une longue canicule sans précédent sur l’hémisphère nord, le GIEC soulignait une nouvelle fois que maintenant 8 à 9/10 des réserves de combustibles fossiles devaient impérativement rester sous terre sous peine de chaos climatique, et qu’il n’était pas possible de résoudre ce problème grâce aux technologies de captage et stockage du CO2. Cela a de fait massivement accentué le sentiment de déplétion pétrolière. Les bourses ont violemment plongé, puis ont fermé.
Depuis, le commerce mondialisé des biens de consommation de masse tel qu’on le connaissait au début du XXIème siècle, a disparu mais les pays commercent toujours entre eux. Les circuits courts d’activité et de consommation existant déjà sont très rapidement devenus le socle d’une activité qui a permis une rapide et large relocalisation de l’économie, avec un large développement des monnaies locales. Les prix de l’immobilier ont chuté, ce qui a causé d’importantes pertes aux “multi” propriétaires mais tout en permettant à beaucoup de personnes qui n’étaient pas propriétaires de le devenir.
Le travail humain n’est plus du tout assujetti à l’impôt, tant pour les entreprises que pour les personnes
Voyant bien -avec les révoltes en Europe et en Amérique du Nord- le leurre qu’avait pu constituer le mode de vie de la consommation de masse, les pays moins développés ont pour leur part rapidement choisi des modes de développement en harmonie avec leur propres cultures traditionnelles, et ils intègrent désormais avec grand succès le développement des énergies renouvelables. Certains sont cependant maintenant durement frappés par les effets du réchauffement global. Très clairement, le but de chaque pays et de la communauté internationale est avant tout l’autonomie alimentaire ainsi que la satisfaction des besoins élémentaires de chacun de ses habitants -ce que du reste n’arrivaient plus à faire les pays dits développés au début du siècle avec le chômage de masse et des emplois de plus en plus précaires et mal payés.
Aujourd’hui, à l’instar des énergies fossiles, les arbres, les océans, la biodiversité et les ressources naturelles sont devenus des biens communs de l’humanité, de chaque pays, de chaque ville, de chaque communauté. Tous ceux qui en ont besoin pour leurs activités sont taxés plus ou moins lourdement selon les risques qu’ils font courir à la collectivité. Ceux qui gagnent de l’argent avec de l’argent sont eux aussi largement imposés. Cette mesure a été prise après le grand krach dû au pétrole et qui a emporté avec lui la finance et signé la fin de la mondialisation. En revanche, le travail humain n’est plus du tout assujetti à l’impôt, tant pour les entreprises que pour les personnes. Ce basculement fiscal a dynamisé l’emploi et a finalement permis l’éradication du chômage, fléau de la fin de la période industrielle. C’est en Suède que ce système avait timidement débuté dès la fin du XXème siècle avec la taxe carbone. Aujourd’hui, il n’y a pas une seule personne qui ne s’occupe pas de près ou de loin d’un jardin, privé ou collectif. Tout le monde travaille, mais le travail est bien différent. Les entreprises sont possédées localement par des personnes que tout le monde connaît. Elles sont en symbiose avec leur environnement naturel et leur environnement économique.
Il n’y a plus que du bio et cela nourrit tout le monde
A la campagne, différentes activités ont pu se développer autour des fermes: énergie, matériaux de construction, plantes médicinales… Des villages désertés au début du XXIème siècle connaissent une grande vigueur. On y trouve des centres de soins, de santé, de nutrition et de phytothérapie, des pharmaciens, des ateliers d’artisans, des petites écoles, des centres artistiques et culturels…
L’agriculture que l’on disait “intensive” mais qui en fait ne l’était pas, a disparu. Comme Exxon, la firme Monsanto n’existe plus et a donné ses actifs à l’Organisation mondiale de l’environnement en compensation des dégâts précédemment occasionnés. Le nombre d’agriculteurs a explosé et les exploitations, toutes en polyculture, sont plus réduites. L’engraissement des sols se fait avec des matières organiques qui fixent le carbone. Les animaux de trait ont été en partie réintroduits. Les agriculteurs peuvent produire du biodiesel ou de l’éthanol pour leur propre consommation. Il n’y a plus que du bio et cela nourrit tout le monde. Le système principalement local de consommation permet d’éviter le gâchis, qui est de toute façon taxé. Les surplus sont systématiquement redonnés à ceux qui en ont le plus besoin. La relocalisation d’une grande partie de l’activité, notamment dans l’agriculture, la forêt et l’artisanat, a d’elle-même limité les besoins de transport quotidien des habitants. Elle a en revanche permis un nouveau développement des trains locaux, notamment pour les transports courts de marchandises. Des gares de campagne ont rouvert. La voiture à utilisation personnelle, jugée antisociale et anti environnementale, est en voie de disparition.
Le principal effort a constitué à se passer des énergies fossiles, comme on se passe d’une drogue
Les émissions mondiales de CO2 devraient être nulles d’ici une dizaine d’années. Comme peu de gens l’ont su pendant longtemps, ces émissions ont d’abord baissé dans différents pays européens dès les années 1970, du fait des crises, de la désindustrialisation et des contraintes liées au pétrole, puis un peu du fait de “l’efficacité énergétique”, les historiens préférant maintenant parler de “la réduction de la gabegie”. Cependant, elle n’ont pas chuté grâce à aux hautes technologies et à la “croissance verte” comme on l’espérait. Elles ont réellement chuté le jour où l’on a compris qu’il ne fallait plus raisonner comme on le faisait pendant l’ère industrielle, que rien ne pourrait plus jamais remplacer le pétrole, qu’il s’agisse d’énergie renouvelable, de nucléaire ou de ce que l’on veut. Et qu’il fallait donc avant tout de plus en plus se passer des énergies fossiles et penser autrement.
Représentant auparavant quelques pourcents dans la production totale d’énergie, les énergies renouvelables ont gagné énormément de terrain à partir du moment où on les a prises pour ce qu’elles étaient, c’est-à-dire pour des énergies diffuses, donc bien moins concentrées que le pétrole. Ainsi, on a arrêté de vouloir faire produire à grande échelle de l’électricité au solaire. En revanche, on a dès lors très vite mis du solaire partout sur les toits pour produire de l’eau chaude et chauffer (et/ou refroidir) les logements et les entreprises qui en avaient besoin, ce qui a également rapidement dynamisé la relocalisation de la production d’énergie. C’était très important après les crises et l’instabilité qu’avaient déclenché les brusques et violents mouvements du prix du pétrole. Après différents troubles, chaque territoire a voulu être plus résilient et a regardé avec quelle source d’énergie il pouvait produire de l’électricité. Ce fut le vent ou les rivières dans beaucoup de cas, les hydroliennes et autres énergies marines pour certains milieux marins… la géothermie et le bois étant plutôt réservés, comme le solaire, à la production de chaleur. Bien sûr, la production totale d’énergie est aujourd’hui sans commune mesure avec ce qui existait auparavant. Le principal effort a constitué à se passer des énergies fossiles, comme on se passe d’une drogue en fait. L’ère industrielle avait alors définitivement vécu.
Les villes ont fusionné leurs services de l’environnement et du développement économique. Elles proposent des services “vitaux” gratuits: transports en commun, déchets, eau…
Aujourd’hui, la technostructure industrielle s’est massivement contractée. De l’obsolescence programmée, on est passé à l’obligatoirement solide et réparable. Il arrive même que des entreprises locales changent de “métier” pour continuer à pouvoir exister. Du high tech on est passé au low tech. Un trait a été tiré sur la plupart des nouvelles technologies du début du siècle. L’internet a été sauvé pour son utilité et seulement parce que son utilisation a été complétement revue. Il est maintenant taxé du fait des ressources rares que contiennent les appareils et de l’énergie que coûte la conservation des données.
En ville, c’est comme si le monde s’était ralenti et apaisé. Tous les parcs et espaces verts possèdent des arbres productifs et des jardins collectifs souvent très grands, et même des poulaillers pour les déchets alimentaires et la production d’œufs. Les légumes côtoient les fleurs dans tous les bacs urbains. De nombreux parkings sont devenus des parcs, des supermarchés ont été transformés en centres sportifs et culturels après de grandes vagues de faillites. Les habitants se déplacent principalement à vélo. Les vélos à assistance électrique permettent d’aller de ville en ville sans se fatiguer et des auberges d’accueil et de réparation se sont développés le long des routes en milieu rural. Favorisant les liens sociaux et le travail collaboratif, les villes connaissent un intense bouillonnement culturel et artistique. Des artistes ont par exemple métamorphosé la ville de Paris obligée d’isoler par l’extérieur, et sans énergie fossile, tous ses bâtiments hausmanniens. Maintenant, les logements, à la fois compacts et fonctionnels, sont modulables en fonction des exigences de la vie. Optimisant l’utilisation d’énergie et soutenant les activités évoluant en “symbiose”, les villes ont fusionné leurs services de l’environnement et du développement économique. Elles proposent des services “vitaux” gratuits: transports en commun, déchets, eau…
L’école nationale de Permaculture (ENP), qui a fortement développé les connaissances sur le fonctionnement de la nature et sur sa résilience, fait partie des plus prestigieux établissements
A l’école, outre les matières traditionnelles et afin de renforcer les capacités de résilience des nouvelles générations, l’enseignement du jardinage, de la cuisine et du travail du bois commence dès le primaire tandis que la construction et les systèmes d’énergie renouvelable sont abordés dès le secondaire. Le fonctionnement de la Terre est également étudié dès le collège et le lycée comme matière transversale à quasiment toutes les autres: physique, chimie, mathématiques, géologie, biologie, géographie, histoire, poésie, philosophie…
Les élèves ingénieurs sont formés à trouver des solutions aux problèmes sans prélèvement de ressources naturelles, et vont dans de grandes écoles du low-tech et de l’économie circulaire. Ils multiplient également les recherches concernant les énergies renouvelables, la diffusion de la chaleur… L’Ecole nationale de Permaculture (ENP), qui a fortement développé les connaissances sur le fonctionnement de la nature et sur sa résilience, fait partie des plus prestigieux établissements. Les écoles d’architectes et de maçonnerie ont développé des méthodes de construction mettant en œuvre les matériaux locaux: pisé, crépis d’argile, blocs de chanvre, bois…
On a fait de la transmission du savoir et de la sagesse le rôle central des anciens, ce qui les a fortement valorisés dans la société
A la fin de leurs études, il est maintenant de coutume que les jeunes gens puissent faire un tour du monde pendant une à deux années, à pied, à vélo… Ils en profitent également pour se perfectionner dans différents sports et loisirs en rapport direct avec la “nature”, par exemple la voile avec de vieux marins pour traverser les mers. Les marins leur racontent leurs histoires, leur transmet leur savoir et leur apportent un peu de leur sagesse. Plus généralement, après la fin du système des fonds de pension et la disparition des retraites, on a fait de cette transmission du savoir et de la sagesse le rôle central des anciens, ce qui les a fortement valorisés dans la société.
Le temps de transport étant devenu temps de vacances, de multiples circuits avec auberges – étapes et découverte de la culture locale ont été aménagés par les voyagistes dans quasiment tous les pays après la disparition brutale des vols low-cost et le poids que prenaient dans le réchauffement global les émissions de vapeur d’eau des avions en plus de leurs émissions de CO2. Les anciens vols commerciaux de type long courrier sont désormais quasiment réservés aux stars et au hommes politiques. Des pays n’assurent plus depuis longtemps leur continuité territoriale avec leurs régions d’outre mer qui sont devenues autonomes en énergie.
La connaissance du monde qui nous entoure, les discussions et échanges culturels, le savoir-faire manuel, l’harmonie avec l’environnement, le bien-être, le plaisir du corps et de l’esprit, sont devenus les moteurs de l’activité
Après les faillites de différents pays et banques, les régions qui ont connu le moins d’émeutes sont celles où il existait déjà des monnaies locales. Aujourd’hui, le nombre de monnaies locales a explosé. Quasiment toutes les villes possèdent la leur. Ces monnaies s’appuient sur les richesses naturelles du territoire, qui sont en fait considérées comme le capital de base des communautés, la production d’énergie renouvelable formant, elle, les intérêts de ce capital. Vu l’organisation sociale, il est possible dans beaucoup d’endroits de vivre sans argent.
En quelques dizaines d’années, les arts et la culture se sont développés de manière étonnante et particulièrement agréable. Chaque ville, chaque village organise en moyenne une fois tous les ans son festival auquel participe toute la population avec les voyageurs. La connaissance du monde qui nous entoure, les discussions et échanges culturels, le savoir-faire manuel, l’harmonie avec l’environnement, le bien-être, le plaisir du corps et de l’esprit, la solidarité sont devenus les moteurs de l’activité et les motivations de la plupart des êtres humains.
Des mouvements réclament que certains anciens dirigeants de la planète toujours en vie soient jugés pour crimes contre l’humanité
Mais il demeure une grande angoisse à travers la planète: l’avenir climatique. Du fait de son inertie, le réchauffement global n’est pas encore stabilisé. Or, les canicules tout comme les inondations et les événements extrêmes sont déjà beaucoup plus fréquents qu’au début du siècle. Le nombre de migrants climatiques a explosé mais on considère maintenant comme bénéfique de les accueillir et de partager avec eux. Les puits de carbone que sont les végétaux et les océans ont montré de sérieux signes de faiblesse. Beaucoup craignent toujours que ce maudit réchauffement bascule vers un chaos ingérable. Les moins de 30 ans ne comprennent pas comment les anciennes générations ont pu laisser dégénérer ça alors que les décideurs avaient été le plus sérieusement du monde informés depuis bien longtemps… Et ils le font savoir. Ils l’expriment par l’art, par la culture, et également par des mouvements qui réclament que certains anciens dirigeants de la planète toujours en vie soient jugés pour crimes contre l’humanité, à l’instar de ce que pouvait exprimer au début du siècle le climatologue américain James Hansen. Le premier procès aura lieu prochainement…
(1) Manuel de transition de la dépendance au pétrole à la résilience locale. Version française parue aux Editions Ecosociété, 2010. Disponible auprès de l’association Sortir du pétrole.
(2) Groupe formé par les 7 pays du monde les plus industrialisés: Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon.
(3) Le pétrole conventionnel est celui que l’on sort de terre avec des moyens conventionnels. Les hydrocarbures non conventionnels (pétrole de schiste, offshore profond, sables bitumineux) sont les pétroles qui réclament des techniques bien plus coûteuses en moyens, en énergie, en ressources.
(4) Les derniers livres de Jean-Marc Jancovici, notamment « C’est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde », paru au Seuil en 2009.
(5) Philippe Bihouix, L’Age des low-tech: vers une civilisation techniquement soutenable. Paru aux éditions du Seuil, collection Anthropocène, 2014.
(6) Entres autres principales sources d’inspiration: Rob Hopkins (Manuel de la Transition), John Michael Greer (La Fin de l’abondance), Philippe Bihouix (L’Age des Low-Tech), David Holmgren (Permaculture), le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE), les travaux du GIEC, les travaux de The Shift Project, l’actualité du climat, du pétrole et de la croissance.
(7) « La fin de la banlieue » littéralement. On peut traduire: la fin du modèle américain.
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J’aime beaucoup, et cela rejoint une bonne partie des miennes
http://vision.kotte.net
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Merci pour ce texte qui remonte un peu le moral. Mais le chemin est encore beaucoup trop long malheureusement :-/
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