Présenté lors du sommet de la Terre « Rio + 20 » et diffusé le 23 décembre sur France 2, le nouveau film de Yann Arthus-Bertrand et Michaël Pitiot, « Planète Océan », le confirme sans équivoque : « C’est la vie que je brûle… A ce rythme, je cours à la catastrophe ». « Je », c’est l’Humanité.
En cette fin d’année 2012 où nous parlons de « fin du monde »… un peu pour « faire vendre » (c’est le 21 décembre, n’oubliez pas !), imaginons que nous cessions quelques instants de faire passer le « catastrophique » pour du « catastrophisme », que nous mettions les bons mots sur les choses, que nous regardions précisément le diagnostic pour prescrire les remèdes ad hoc, que nous arrêtions d’avoir peur de faire peur…
C’est en quelque sorte ce que proposent avec le film « Planète Océan », Yann Arthus-Bertrand le photographe et Michaël Pitiot, l’écrivain voyageur de la goélette Tara.
Au-delà du contraste toujours saisissant entre la beauté de la Terre et les tortures qu’elle subit, au-delà des affres de la pollution, de la surpêche, de l’exploitation massive des ressources, de la destruction des habitats, du réchauffement et de l’acidification de l’eau, « Planète Océan » touche du doigt une vérité de plus en plus dérangeante: ce sont bien les fondations de la vie, de notre vie, qui sont en jeu ici et maintenant.
On y sent battre le cœur de la « Terre être vivant »
Oui, plus qu’un impressionnant et somptueux voyage autour de la Terre nous transportant de glaces en courants, des montagnes de calcaire vers le fond des abysses, des pêcheurs de Lagos à ceux du Chili, des plages de Rio de Janeiro au port de commerce de Shanghai, ces images donnent à ressentir quelques-uns de ces liens à la fois invisibles et fondateurs entre l’inerte et le vivant, entre la pierre et la bactérie, entre le CO2 et le plancton, entre le vent et le poisson, entre le désert et le corail. On y sent battre le cœur de la « Terre être vivant », nourricière, machine climatique.
« Je veux croire que je pourrai réagir à temps… »
De la convergence de l’eau, du sel, des courants et du soleil naît le plancton qui irrigue de vie l’océan, qui alimente toute la chaîne animale des océans, jusqu’à la baleine, jusqu’au prédateur ultime, l’homme. De la convergence des entrailles de la Terre, de ses mouvements, des fonds marins, des courants et des cadavres issus de la vie, se fabriquent le pétrole et ses gaz, grâce auxquels nous mondialisons et nous croissons, en nombre et en espèces sonnantes et trébuchantes. L’océan stocke le carbone pendant que l’homme le déstocke. Le CO2 s’accumulent dans l’atmosphère, le chauffe et chauffe « l’océan –poumon » qui fait ce qu’il peut pour le capter et le stocker, à nouveau, encore et encore. Jusqu’à quand ? Car ici l’équilibre se joue au degré près, pour le corail, le plancton, les poissons survivant à la surpêche, les méduses qui prolifèrent… Toujours ces histoires de « limites » du monde.
« C’est bien la vie que je brûle… A ce rythme je cours à la catastrophe… je veux croire que je pourrai réagir à temps… ». « Je » c’est moi, vous, nous. C’est l’Humanité sur notre « planète océan ».
« La planète est à moi, et maintenant où je vais ?… » Yann Arthus-Bertrand et Mickaël Pitiot appelle à la « mobilisation individuelle ». Générale. « Il est trop tard pour être pessimiste ».
Diffusion dimanche 23 décembre, à 15 h 40, sur France 2 (Grandeurs Nature). Planète Océan est également disponible en DVD. Un livre lui fait écho : « L’Homme et la mer », de Yann Arthus-Bertrand, Brian Skerry et la Fondation Goodplanet.
Projections gratuites
– A Bourges, Hyères, Lille, Lorient, Lyon, Marseille…
– A Paris lors des Journées « Océan » de la Fondation Goodplanet. 15 et 16 décembre au musée du quai Branly. Du 16 au 19 décembre à la Géode: projections « tout public » les 16, 18 et 19 décembre; projections pour les scolaires les 17 et 19 décembre.