Si 2017 est classée neutre en ce qui concerne El Nino, elle reste pour l’instant bien proche des anomalies de température terrestre de 2015 et 2016, années durant lesquelles le phénomène El Nino a été classé extrême. Avec plus de +1°C par rapport aux niveaux préindustriels, l’anomalie moyenne des trois dernières années affiche un bond d’environ 0,3°C par rapport aux précédents relevés effectués depuis le début du XXIe siècle.
Alors que le phénomène « réchauffant » El Nino 2015 – 2016 -qui a boosté l’anomalie de la température terrestre jusqu’à +1,24°C par rapport à la moyenne du XXe siècle pour mars 2016– est terminé depuis maintenant un an (et qu’il a été remplacé par un phénomène « refroidissant » la Nina pendant l’automne dernier puis par une situation neutre depuis janvier), les anomalies de température des cinq premiers mois de cette année 2017 sont toutes restées dans le « top 3 » des mois les plus chauds de leurs catégories depuis le début de l’ère industrielle, selon les estimations de l’agence américaine National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
Janvier, février, mars, avril et mai 2017: + 0,92°C par rapport à la moyenne du XXème siècle
Ainsi, janvier 2017 a été le 3ème mois de janvier le plus chaud, février le 2ème mois de février le plus chaud, mars le deuxième mois de mars le plus chaud, avril le deuxième mois d’avril le plus chaud, et mai le 3ème mois de mai le plus chaud. Cela place pour l’instant l’année 2017 en deuxième position des années les plus chaudes, derrière 2016 mais devant 2014 et 2015 qui toutes les deux avaient successivement battu le record de l’année la plus chaude depuis 1880.
L’anomalie de température moyenne des cinq premiers mois de cette année à la surface des océans et des continents de la planète, est estimée par NOAA à +0,92°C par rapport à la moyenne du XXe siècle (13,1°C), ce qui nous rapproche sérieusement d’un réchauffement de +1,5°C par rapport au début de l’ère industrielle. Les évaluations du Goddard Institute for Space Studies (NASA) de la NASA confirment un tel niveau.
Pour NOAA, le mois de mai est celui qui affiche la plus petite anomalie de ces cinq mois: +0,83°C par rapport à la moyenne des mois de mai du XXe siècle. Le mois de mars a de son côté atteint + 1,03°C. Cet écart à la « normale » est de l’ordre de ceux qui ont été relevés durant le dernier phénomène El Nino.
+ 1,74°C à la surface des continents de l’hémisphère nord
Depuis la fin de cet El Nino , les plus basses anomalies de température moyenne ont été enregistrées en octobre et novembre dernier, durant le phénomène « refroidissant » La Nina, avec respectivement 0,74°C et 0,75°C par rapport à la moyenne du siècle dernier. Ce sont depuis deux ans les deux seuls relevés mensuels de NOAA qui s’avèrent du niveau de ceux de 2014. Tous les autres montrent des écarts plus élevés.
A la surface des continents, l’anomalie de réchauffement pour les cinq premiers mois de 2017 atteint +1,47°C par rapport à la moyenne du XXe siècle (+ 1,74°C à la surface des terres de l’hémisphère nord), ce qui par rapport aux niveaux préindustriels dépasse largement + 1,5°C et nous rapproche de la barre de + 2°C. A la surface des océans, l’anomalie constatée pour la même période est de +0,72°C.
Si l’on prend la moyenne des trois dernières années, alors l‘anomalie de température par rapport à la moyenne du XXe siècle atteint globalement à ce stade + 0,89°C, soit largement plus que +1°C par rapport aux niveaux préindustriels. Le bond est de l’ordre de 0,3°C par rapport aux moyennes de la décennie 2004 – 2014. Dans son dernier rapport, en 2013, le GIEC estimait à environ +0,85°C le réchauffement planétaire pour la période 2003-2012 par rapport aux niveaux préindustriels.
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