CO2: concentration à grande vitesse

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Pour évoquer le réchauffement climatique, disons plutôt le bouleversement climatique en cours, on évoque très généralement la notion de « température moyenne », assez abstraite et trompeuse en fait. On pourrait peut-être plus se focaliser sur la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.


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Ce compteur virtuel (merci la Deutsche Bank) montre l’augmentation des gaz à effet de serre (CO2, méthane, protoxyde d’azote, halocarbures…) dans l’atmosphère. Prenant en compte le pouvoir de réchauffement de chaque gaz, il est exprimé en tonnes équivalent CO2.
La Terre est un système dans lequel la vie, en particulier la nôtre, est intimement liée aux cycles des éléments et au climat. On sait que les plantes et le plancton captent une partie du CO2 atmosphérique que nous-mêmes nous émettons.  Après leur mort, les éléments formant végétaux et animaux se recyclent selon les conditions environnantes. Par exemple quand la vie est dense dans l’océan ou quand elle disparaît rapidement, sa matière s’accumule au fond de l’eau, formant de la vase. Si elle n’est pas détruite, elle sera ensuite recouverte par d’autres sédiments et « s’enfoncera » dans la Terre. A l’échelle géologique, quand les conditions de pression et de température sont favorables, ces restes végétaux et animaux peuvent se transformer de manière à devenir du… pétrole, ou du gaz. Et quand une évolution de ce genre se produit sur la terre ferme, on obtient du… charbon, ou du gaz.
De l’animé à l’inanimé, de l’inanimé à l’animé
Ayant théorisé le fonctionnement de la Terre, le scientifique anglais James Lovelock, qui a travaillé pour la Nasa en étudiant notamment  l’atmosphère de Mars pour voir s’il y avait de la vie là-bas, a mis en place il y a plusieurs dizaines d’années un concept scientifique révolutionnaire et toujours « valable » : celui d’une Terre vivante qui fonctionne comme un corps, un système s’auto régulant de manière à rester favorable à la vie. James Lovelock montre ainsi:
– Que notre atmosphère, composée notamment d’azote et d’oxygène, ne pourrait pas exister dans cet état sans vie sur Terre.
– Que, malgré toutes les grandes extinctions, la vie a pu se maintenir ici bas depuis 3,5 milliards d’années alors que l’atmosphère s’est radicalement transformée et que le soleil a gagné 30% en puissance d’énergie.
Comment établir une telle prouesse ? C’est un peu comme si la Terre, dans un équilibre mouvant entre conservation et transformation,  s’évertuait toujours au final à enfouir dans les cycles longs de ses profondeurs, du carbone, pour y fabriquer selon les conditions, de la roche, du pétrole, du charbon, du gaz… Parmi ses outils: les glaces qui enferment du méthane, l’océan et la vie végétale qui captent du CO2.
CO2 : la barre des 400 ppm à l’horizon 2014
Que fait-on donc en siphonnant le pétrole, le gaz et le charbon ? On fait l’inverse, on dégaze. Le problème n’est pas vraiment de le faire. Le problème c’est l’intensité avec laquelle on le fait. En effet, le système d’épuration de la Terre n’absorbe environ que la moitié du carbone fossile émis par l’homme. Le reste s’accumule dans l’atmosphère à la vitesse actuelle de 3 à 4 milliards de tonnes équivalent carbone par an -soit 11 à 15 milliards de tonnes d’équivalent CO2 (*). Cela représente une augmentation de l’ordre de 200 milliards de tonnes équivalent carbone depuis le début de la révolution industrielle, pour un total aujourd’hui d’environ 800 milliards. La concentration de CO2 a ainsi aujourd’hui atteint les 395 ppm (parties par million) contre 280 ppm en 1750. A ce rythme, la barre des 400 sera dépassée en 2014.
Un risque majeur -en plus de l’augmentation rapide de la température moyenne et de la destabilisation des climats qui ont été propices à notre développement- c’est que les facultés de la planète d’absorber le carbone s’amenuisent et se dérèglent. Car, en se réchauffant et en s’acidifiant, l’océan comme les sols ont moins de potentiel de « digestion » du carbone organique et atmosphérique. Au lieu d’être des capteurs de carbone, ils peuvent devenir des émetteurs… Et la Terre se mettre elle-même à « dégazer ».
(*) 1 tonne équivalent CO2 = 0,2727 tonne équivalent carbone.

2 réflexions sur « CO2: concentration à grande vitesse »

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