Barack Obama réélu tirera-t-il toutes les conséquences des nouvelles blessures de New-York, du New Jersey ? Yes he can ? Pas évident. Les options énergétiques des candidats du Parti démocrate et du Parti républicain.
Malgré l’irruption du cyclone Sandy en fin de campagne américaine, « l’intérêt » montré par Barack Obama et Mitt Romney pour le changement climatique (ou du moins ce qu’il en a été donné à voir, à écouter et à lire de notre côté de l’Atlantique) a été plutôt… très silencieux, occulté par des thèmes plus « porteurs ».
Néanmoins, les deux candidats portaient des options radicalement différentes… avec malgré tout une exception : une volonté commune affichée de réduire fortement la dépendance de leur pays aux importations de pétrole d’ici 2020…. Tiens, tiens ! Ne serait-ce pas dû à un souci du genre « peak oil » mondial ?
Pour atteindre son objectif, Barack Obama a déjà engagé des investissements lourds dans les énergies renouvelables, voulant faire des Etats-Unis un « leader » mondial. Le site du président sortant chiffre à 100% l’augmentation de l’électricité produite par l’éolien et le solaire. Mais cela ne doit pas occulter le « boom » des gaz de schistes (pour lequel plus de 600 000 emplois sont envisagés d’ici 2020), la stimulation de la production nationale de pétrole ou encore les engagements financiers pour la technologie dite « propre » du charbon (production d’hydrogène avec captage et stockage de CO2).
A l’usage, Barack Obama montre malgré tout une certaine sensibilité à la question climatique « pour sauver les générations futures d’une catastrophe de dimension mondiale »: loi sur la qualité de l’air, normes antipollution des véhicules, rejet du Keystome pipeline entre les sables bitumineux de l’Athabaska au Canada et les Etats-Unis, promesses de normes d’efficacité pour les carburants…
Mitt Romney alias… Big Oil ?
Mitt Romney a pour sa part été un candidat clairement positionné contre le protocole de Kyoto. Pour les démocrates américains, son programme, ne comportant rien sur le changement climatique, était en fait celui de… Big Oil.
Selon l’intéressé, « un approvisionnement en énergie abordable, fiable est fondamental » pour la croissance. Mitt Romney a souligné son hostilité aux règlements sur l’industrie du charbon et aux investissements pour les énergies renouvelables. Il annonçait en particulier qu’en cas d’élection il reverrait les lois sur l’environnement pour ne pas « paralyser » l’industrie, pour « éviter la paperasserie »; il éliminerait les barrières qui pourraient empêcher le développement du secteur privé des nouvelles technologies d’énergie; il dynamiserait la production d’énergie fossile en zones offshore, y compris en zones « sensibles » : Alaska, côtes de Virginie, côtes des Carolines…
Objectif de campagne de Mitt Romney: faire des Etats-Unis une « superpuissance de l’énergie ». Favorable au Keystone pipeline, le Républicain milite pour une association avec le Canada et le Mexique pour arriver à l’indépendance énergétique du continent en 2020. Selon lui, cette indépendance passe donc largement par la dynamisation des extractions de pétrole, de charbon, de gaz de schiste… Et également par l’exploitation des sources alternatives comme le nucléaire, le biodiesel et l’éthanol, ou encore par des investissements importants de recherche et d’innovation.
Avec un Barack Obama réélu pour 4 ans quelques jours après l’ouragan Sandy sur Manhattan, New-York, le New Jersey et la côte Est du pays – et des commentateurs qui estiment que le président sortant peut dire « merci » justement à Sandy, avec ses coupures géantes d’électricité, ses queues aux stations services, et surtout la solidarité, « l’union sacrée » entre Américains… – y verra-t-on un signe pour l’avenir de la planète, un bon signe ? Rendez-vous dans un premier temps à Doha, au Qatar, début décembre. Pas pour parler de pétrole, mais de gaz à effet de serre et de dérèglement climatique.