Lissée sur les cinq dernières années, la température mensuelle moyenne à la surface des continents de l’hémisphère nord, dépasse de +1,5 °C la moyenne du XXe siècle, soit environ +2°C depuis la fin du XIXe siècle. Et 2020 rivalise toujours avec 2016 pour le titre de l’année la plus chaude.
Avec un mois de mai aussi chaud que le mois de mai 2016, l’année 2020 confirme une nouvelle fois qu’elle est en mesure de battre le record de fièvre planétaire d’il y a quatre ans, boosté pourtant par un sévère épisode El Nino. Sans attendre les statistiques des prochains mois, les relevés mensuels de température moyenne lissés depuis 2015, montrent que nous atteignons dès maintenant un réchauffement de l’ordre de 1,5°C à la surface des continents par rapport à la moyenne du XXe siècle, selon les chiffres de l’agence américaine National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA): +1,45°C en moyenne sur les 60 mois précédant le mois de mai 2020, et jusqu’à +1,54°C pour les continents de l’hémisphère nord, largement les plus nombreux. Si l’on compare à la fin du XIXe siècle, on obtient donc un réchauffement de l’ordre de +2°C.
En mai, des record de chaleur sur près de 9% de la surface des continents
Les statistiques montrent également que ces moyennes de température à la surface des terres, pourtant lissées répétons-le sur 5 ans, ont subi une augmentation de l’ordre d’un demi degré en seulement une décennie environ. Dans l’hémisphère nord, l’anomalie a commencé à dépasser +1°C par rapport à la moyenne du XXe siècle en 2006 pour ne plus jamais revenir en dessous. Et elle n’a pas cessé de s’aggraver depuis 2012.
Pour sa part, le mois de mai 2020 –mois de mai le plus chaud jamais enregistré à la surface de l’hémisphère nord devant 2016, selon NOAA- présente un réchauffement de + 1,39°C à la surface des continents par rapport à la moyenne des mois de mai du XXe siècle (+1,60°C dans l’hémisphère nord). Toujours selon NOAA, les records de chaleur ont durant ce mois concerné 8,92% de la surface des terres, notamment en Amérique du Sud, en Europe, en Asie et dans le Golfe du Mexique.
Janvier-mai 2020: plus de +3°C à la surface des continents de l’hémisphère nord par rapport à la fin du XIXe siècle
Les océans se réchauffant mois vite que les continents, la moyenne planétaire globale du mois de mai montre une anomalie de + 0,95°C par rapport à la moyenne globale des mois de mai au XXe siècle, 14,8°C (+1,39°C à la surface des terres, +0,79°C à la surface des océans), c’est-à-dire environ +1,2°C de réchauffement depuis le début de l’époque préindustrielle. Et si ce mois de mai ne se retrouve pas devant le mois de mai 2016, c’est simplement parce qu’il n’a pas été aussi chaud dans l’hémisphère sud (5ème mois de mai le plus chaud), notamment à la surface des continents (14ème mois le plus chaud).
Du mois de janvier à celui de mai, l’année 2020 est maintenant solidement installée en embuscade comme deuxième année la plus chaude depuis que l’on fait des relevés, largement devant devant les années 2017 et 2019: + 1,92°C à la surface des continents (+2°C en 2016), + 0,80°C à la surface des océans (+0,84°C en 2016), + 1,10°C de manière globale par rapport à la moyenne du XXe siècle (+1,16°C en 2016). L’anomalie de température pour la moyenne de ces cinq premiers mois de l’année arrive même à + 2,21 degrés de réchauffement pour les continents de l’hémisphère nord (`+2,24 en 2016), soit une différence de plus de trois degrés par rapport aux périodes janvier-mai les plus froides de la fin du XIXe siècle…
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