Le mois d’août et le trimestre juin-juillet-août 2020 ont été les plus chauds jamais enregistrés dans l’hémisphère nord, selon l’agence américaine NOAA qui estime également que 2020 possède près de 95% de chance de figurer dans le Top 2 des années les plus chaudes… Même avec l’arrivée « rafraîchissante » de La Nina dans le Pacifique équatorial !
Avec une anomalie moyenne de +0,94°C par rapport à la moyenne du XXe siècle, la température moyenne de l’air à la surface de la planète a, au mois d’août, approché de quelques centièmes de degré le record de 2016 (+0,98°C), selon le relevé de l’agence américaine National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), soit environ +1,2°C depuis la fin du XIXe siècle. Les anomalies les plus notables ont été enregistrées dans l’est du Canada, l’ouest des Etats-Unis, l’Europe, le nord de la Russie, le centre de l’Amérique du Sud, l’ouest de l’Australie, l’est de l’Antarctique, le Pacifique nord, les mers de Béring et de Barents, souligne NOAA, avec des températures dépassant d’au moins + 2°C les moyennes, et des records de chaleur qui ont concerné 7,74% de la surface du globe tandis qu’aucun record de froid n’a été observé sur le globe.
Les +1°C dépassés à la surface des océans
Le mois d’août 2020, comme l’ensemble de l’été (juin, juillet, août), a même été le plus chaud enregistré dans l’hémisphère nord avec +1,19°C. Les anomalies dépassent largement +1°C, y compris à la surface des océans, qui se réchauffent pourtant globalement plus lentement que les terres ! Et l’agence américaine d’ajouter que les cinq étés les plus chauds dans notre hémisphère ont tous été enregistré depuis 2015.
Après un hiver et un printemps pendant lesquels 2020 a enregistré des moyennes mensuelles se trouvant systématiquement parmi les plus chaudes, NOAA estime que cette année possède près de 4 chances sur 10 d’être la plus chaude depuis le début de notre ère industrielle, devant une année 2016 pourtant boostée par un puissant phénomène « réchauffant » El Nino. Au contraire, la fin de cette année doit être marquée par une situation « rafraîchissante » de type La Nina dans le Pacifique équatorial…
Les 7 années les plus chaudes seront les 7 dernières
Année record ou non, 2020 totalise près de 95% de chance d’être dans le top 2 des années les plus chaudes, et « plus de 99,9% » de figurer dans le Top 5, estiment les scientifiques de NOAA. Fin 2020, les sept années les plus chaudes de notre ère industrielle seront ainsi, d’une manière ou d’une autre, les sept dernières. Et les cinq les plus chaudes se situeront entre 2015 et 2020. Comme si l’amplification de la fièvre planétaire était de plus en plus visible, avec des extrêmes, comme en ces jours de septembre, de plus en plus fréquents.
Enfin, si on lisse les anomalies mensuelles avec des moyennes glissantes sur 5 ans (un indicateur en hausse constante depuis 2013) alors on atteint désormais +0,94°C à la surface de la planète par rapport à la moyenne du XXe siècle, +1,16°C à la surface de l’hémisphère nord, et même +1,54°C à la surface des continents de cet hémisphère, soit dès à présent + 2°C par rapport à la fin du XIXe siècle ! Autrement dit, la moyenne du réchauffement de la planète est simplement jusqu’alors pondérée par le réchauffement moins rapide de la masse océanique de l’hémisphère sud (+0,64°C en moyenne sur les 60 derniers mois)… Dans laquelle nous ne vivons néanmoins pas !
Bonjour Vincent,
« Année record ou non, 2020 totalise près de 95% de chance d’être dans le top 2 des années les plus chaudes » selon les données de la NOAA. Mais, si on utilisait les données RSS (relevés satellites de la basse troposphère) à la place des données de la NOAA, pourrait dire avec100% de certitude que 2020 serait l’année la plus chaude depuis le début de l’ère industrielle ? Je me demande souvent si les données de la NOAA reflètent mieux la réalité du réchauffement climatique que les données RSS.
Sachant que les données satellites RSS ne mesurent pas directement la température à la surface du sol, mais interprètent la température de la basse troposphère (les 5 premiers kilomètres). Des sondeurs récupèrant les profils de température verticaux de l’atmosphère en mesurant l’émission thermique de molécules d’oxygène à différentes fréquences.
Bonjour Jacques,
Il est possibles que les différentes approches donnent des résultats différents, mais cela devrait être dans un mouchoir. Le plus important à mon sens, c’est la succession des années toujours parmi les plus chaudes.
Ping : Vie marine, réchauffement… Les océans en voie de stratification | Dr Pétrole & Mr Carbone