Une étude américaine montre que la baisse du pH de l’eau, c’est-à-dire son acidification, réduit la capacité des poissons argentés -silversides- à vivre dans un milieu pauvre en oxygène. Quand ils manquent d’oxygène, par exemple en estuaire, de tels poissons montent naturellement en chercher à la surface, dans une eau réputée plus riche en O2. Or, le réchauffement affaiblit également la capacité de l’eau à dissoudre l’oxygène… Ces petits poissons « fourrage » sont ainsi piégés par les interactions entre les changements provoqués par le réchauffement global.
Provoquée par une concentration croissante en CO2 et appelée à altérer la faculté d’organismes marins (coraux, coquilles, crustacés…) à fabriquer leur coquille ou leur squelette calcaire, l’acidification des océans affaiblit également les capacités respiratoires de poissons. C’est ce que conclut une étude américaine publiée en mai dans la revue Marine Ecology Progress Series.
Menée par Seth Miller, du Smithsonian Environmental Research Center, dans le Maryland, cette étude montre que de petits poissons de type athérine (éperlan) -appelés poissons fourrage parce qu’ils servent de nourriture au plus gros dans la chaîne alimentaire – ont des difficultés croissantes à vivre dans un milieu pauvre en oxygène au fur et à mesure où l’eau s’acidifie, c’est-à-dire au fur et à mesure où son pH baisse.
Les expériences ont été menées avec des poissons argentés –silversides– dans la Baie de Chesapeake, sur la côte Est des Etats-Unis. Elles mettent en évidence que, quand on baisse le pH de l’eau, le seuil minimum d’oxygène dissous nécessaire à la vie de ces poissons est rehaussé: leur mort intervient au-dessus de ce que leur espèce est normalement censée supporter. Ainsi, ils peuvent par exemple être moins résistants aux diminutions des teneurs en oxygène de l’eau, comme il peut y en avoir naturellement, par exemple dans les baies, estuaires…
Ces poissons finissent par mourir, soit directement par hypoxie, soit indirectement parce que leur comportement à la surface de l’eau et leur affaiblissement font d’eux des proies faciles pour les prédateurs
Dans le milieu naturel, avant de mourir quand l’eau ne contient à leur goût pas assez d’oxygène, les bancs de petits poissons se précipitent vers la surface à la recherche de l’oxygène de la couche d’eau supérieure, réputée plus riche en O2, comme le rappelle l’étude. Question de survie. Or, le réchauffement de l’eau provoque également une moindre dissolution d’oxygène provenant de l’atmosphère.
Tout se passe donc comme si ces petits poissons étaient pris dans le piège des interactions entre les changements provoqués par le réchauffement global: l’acidification affaiblit leurs capacités respiratoires et, quand ils manquent trop d’oxygène, ils finissent par mourir, soit directement par hypoxie, soit indirectement parce que leur comportement à la surface de l’eau et leur affaiblissement font d’eux des proies faciles pour tous les prédateurs: autres poissons, oiseaux…
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Salut,
En plus de ce phénomène de mortalité pour cette espèce de poisson relié au réchauffement climatique, il apparait pour les scientifiques que la pêche commerciale en haute mer ne sera plus rentable vers 2030 ou 2035, en raison de la rareté des poissons commerciaux.
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