L’éviction de Delphino Batho rappelle que le développement durable « ne concoure pas aux missions prioritaires » du budget de l’Etat.
Décidément, le ministère de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie, ne semble pas être une sinécure… Tout juste un an après l’épisode Nicole Brick, “mutée” pour avoir notamment bloqué un forage pétrolier de Shell au large de la Guyane française, c’est Delphine Batho qui est “virée” pour rebellion, estimant le budget 2014 “mauvais”.
Il est vrai qu’en décidant une baisse de 7% du budget du ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie (7,1 milliards pour 2014), les arbitrages gouvernementaux rappellent cruellement que, dans le budget, le “développement durable” ne fait pas partie des missions dites… “prioritaires” (éducation, sécurité, justice…). Depuis l’an passé, l’enveloppe de ce ministère est déjà passée de 8,4 milliards d’euros à 7,6 milliards, avec des centaines d’emplois en moins. “En 2013, les effectifs des ministères qui ne concourent pas aux missions prioritaires seront réduits de 12.298 postes. Cet effort compense les créations de postes dans l’éducation, la sécurité et la justice en 2013, ainsi qu’une partie des créations de postes de la rentrée 2012, de manière à respecter le principe de stabilité des effectifs sur le quinquennat”, expliquait le projet de budget.
Cela n’empêchera pas François Hollande, Jean-Marc Ayrault et le nouveau ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, Philippe Martin, député du Gers, d’affirmer (par exemples lors de la prochaine Conférence environnementale ou de sommets mondiaux), que le réchauffement climatique engage « l’avenir de l’humanité »… De prôner « l’excellence environnementale »… De promettre « la conversion écologique de notre système de développement », avec des décisions devant déterminer l’avenir « pour de longues années »… De confirmer en somme que le développement durable est la solution à la crise, et que la lutte contre le “réchauffement” est une, sinon la grande priorité de ce siècle… Actuellement, dans le budget 2013 du ministère de l’Ecologie, la lutte contre les changements climatiques et la pollution de l’air méritent… 35 millions d’euros. Etonnant, non ?