Climat: MEDEF et CGPME s’attendent à “des bouleversements considérables pour l’humanité”

Les organisations patronales du MEDEF et de la CGPME ainsi qu’un réseau d’une douzaine d’acteurs économiques ont signé une déclaration commune d’”engagement à lutter contre le changement climatique et ses impacts”. Ils appellent les états à fixer des règles qui favorisent la visibilité des entreprises et les changements de comportements…

Anomalies de température par rapport à la période 1961-1990. Doc. GIEC.

Anomalies de température par rapport à la période 1961-1990. Doc. GIEC.

C’est une première en France: dans une déclaration commune rédigée en vue de la Conférence mondiale sur le climat qui aura lieu à Paris en décembre 2015, le Medef, la CGPME et un réseau d’une douzaine d’acteurs économiques “encouragent les entreprises du monde entier à faire connaître leurs actions et solutions en faveur du climat”. Ils invitent les Etats “à s’engager avec force et cohérence, à donner un signal clair aux acteurs économiques (…), à favoriser l’investissement dans la transition vers une économie mondiale bas-carbone”.

Affirmant leur “engagement à lutter contre le changement climatique et ses impacts, et à coordonner leurs efforts pour contribuer au succès” de cette conférence climat de Paris, les signataires prennent acte du fait que “le récent rapport du Groupement intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), résumant le travail de milliers de chercheurs, confirme que les dérèglements climatiques en cours vont entraîner des bouleversements considérables pour l’humanité. Pour les atténuer et limiter le réchauffement à la surface du globe, il faut absolument réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais il faudra aussi s’adapter à des changements devenus pour partie irréversibles”, reconnaissent-ils.

Ils constatent également qu’”en l’absence de mesures mises en place par l’ensemble de la communauté internationale, les ressorts de l’économie mondiale ne sont pas suffisamment incitatifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pourtant les entreprises sont parmi les principaux acteurs en mesure de les réduire et d’en limiter les effets.” Pour eux, “les entreprises assumeront leurs responsabilités dès lors que les règles fixées par les gouvernements – dans un cadre mondial aussi harmonisé que possible entre principaux pays émetteurs – favoriseront la visibilité et les changements de comportements”.

Grande absente de la déclaration MEDEF-CGPME: la croissance

Dans ce contexte, ces “réseaux d’acteurs et les associations d’entreprises qui agissent, avec leurs approches respectives, en faveur du développement durable et du climat” annoncent qu’ils veulent “coordonner leurs actions et présenter leurs priorités communes” dans le cadre de la préparation de la conférence de Paris. Selon eux, “beaucoup d‘innovations ont été testées ces dernières années au cœur des territoires et des entreprises : mobilité, construction, énergie, économies de ressources, télécoms, alimentation… Elles devront être déployées à grande échelle, et rendues accessibles à tous”, demandent-ils. Mais “ces déploiements et les transformations nécessaires doivent se faire à une époque où la capacité d’investissement public est faible, il faut donc aussi ouvrir le chantier du financement, accroître les effets de levier entre le public et le privé, promouvoir un signal prix du carbone”, ajoutent-t-ils. Un clin d’oeil à la mise en place d’une réelle fiscalité carbone, détaxant le travail pour taxer les émissions de gaz à effet de serre.

On notera en plus qu’il y a une grande absente dans cette déclaration: la “croissance”, généralement citée après ce type de bonnes intentions. On y trouve en revanche les termes “pérennité du développement humain et de l’activité économique” et “nécessaire compétitivité des entreprises”. Il est vrai qu’à côté du MEDEF, de la CGPME et d’organismes comme Croissance Plus, il y a parmi les signataires le think tank de la transition carbone, The Shift Project, qui établit un lien entre la disponibilité en énergie et le produit intérieur brut (PIB), qui remet en cause le PIB et sa croissance comme indicateur de référence pertinent… Et qui rappelle qu’il y a des limites à la croissance.

Les signataires: MEDEF, CGPME, AFEP, CDP, Clean Tuesday, Comité 21 (Comité français pour le développement durable), Collège des directeurs du développement durable (C3D), Club France Développement durable, Croissance Plus, Entreprises pour l’environnement (EpE), FIR, Global Compact France, Orée, The Shift Project…

La déclaration MEDEF, CGPME, réseaux d’acteurs économiques.

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  2. L’avantage des idées justes c’est qu’elles finissent toujours par s’imposer aux esprits à peu près sensés. Evidemment que les entreprises pas plus que tout un chacun ne pourront vivre sainement dans un monde avec un climat trop dégradé et des énergies qui seront beaucoup moins abondantes et plus chères. Que le MEDEF et la CGPME en arrive eux aussi à le voir, on ne peut que s’en réjouir; c’est un début positif pour ensuite agir dans le bon sens.

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