2016: l’année la plus chaude

Avec + 0,94°C par rapport à la moyenne du XXème siècle contre 0,90°C en 2015, soit bien plus de +1°C par rapport à l’époque préindustrielle, 2016 est l’année la plus chaude enregistrée depuis que l’on effectue ce type de calcul, selon l’agence américaine NOAA. Les cinq années les plus chaudes ont toutes été enregistrées depuis 2010.

En 2016, aucune surface continentale n’a en moyenne été plus froide que sa moyenne du siècle précédent. Doc. NOAA

Si 2015 a battu tous les records à la surface de la planète, 2016 la surpasse : c’est en moyenne l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis la fin du XIXe siècle, + 0,94°C par rapport à la moyenne du XXe siècle, selon l’agence américaine National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), + 0,99°C par rapport à la moyenne des années 1951-1980, selon le Goddard Institute for Space Studies (GISS) de la Nasa.

+1,43°C à la surface des continents, +0,75°c à la surface des océans

NOAA note que c’est la cinquième fois depuis le début de ce siècle que ce record est battu (2005, 2010, 2014, 2015, 2016) et que 2016 est la 40ème année consécutive à connaître une température moyenne supérieure à la température moyenne du XXe siècle.

De plus, toutes les 16 premières années du XXIe siècle se classent parmi les 17 les plus chaudes enregistrées, l’année 1998 (qualifiée en son temps d’année « la plus chaude du siècle ») étant la seule du XXe à se retrouver dans ce classement. « La température annuelle globale a augmenté à un taux moyen de 0,07°C par décennie depuis 1880 et à un taux moyen de 0,17°C par décennie depuis 1970 », commente NOAA.

Selon les données NOAA, 2016 bat 2015 à la fois à la surface des continents (+1,43°C par rapport à la moyenne du XXe) et des océans (+0,75°C). 2016 établit également de nouveaux records à la surface des hémisphères nord (+1,13°C) et sud (+0,75°C) ainsi qu’à la surface des terres de l’hémisphère nord (+1,57°C) et à la surface des océans de l’hémisphère sud (+0,69°C). Pour NOAA, 2015 conserve seulement ses records à la surface des océans de l’hémisphère nord (+0,88°C contre +0,86°c en 2016) et à la surface des continents de l’hémisphère sud (+1,09°C contre +1,07°C en 2016).

L’influence d’El Nino et de La Nina

Aucune surface continentale n’a en moyenne été plus froide que sa moyenne du siècle précédent. Des records de chaleur moyenne sont en revanche enregistrées dans l’extrême est de la Russie, l’Alaska, l’extrême ouest canadien, l’Amérique centrale et le nord de l’Amérique du Sud, le sud du Chili, l’est et l’ouest de l’Afrique, le nord de la Sibérie centrale, le Pakistan, l’Afghanistan, la Nouvelle-Guinée et les îles de l’Asie du Sud-Est, les côtes est et nord de l’Australie… Pour les six continents, 2016 se trouvent parmi les cinq années les plus chaudes, note encore NOAA.

Influencées (en plus du cumul de nos émissions de gaz à effet de serre dues à la combustion de pétrole, de charbon et de gaz) par un puissant phénomène El Nino dans le Pacifique -ayant tendance à réchauffer l’atmosphère terrestre- les températures moyennes des premiers mois de l’année ont, comme en décembre 2015, dépassé les 1°C d’anomalie par rapport à leur moyenne du XXe siècle: +1,04°C en janvier, +1,21°C en février, +1,22°C en mars, +1,10°C en avril… Le mois de septembre, 2ème mois de septembre le plus chaud derrière septembre 2015, a mis fin à une période de seize mois consécutifs durant laquelle chaque mois a battu son record.

Quant au mois de décembre, il a été plus chaud de 0,79°C par rapport à la moyenne du XXe siècle (12,2°C pour ce mois là), soit une valeur bien en-dessous de celle enregistrée en 2015 (+1,12°C). Influencée par un phénomène La Nina dans le Pacifique -ayant tendance à rafraîchir l’atmosphère- cette anomalie n’en reste pas moins la 3e la plus importante depuis le début de l’ère industrielle, toujours d’après NOAA.

En 2017, la situation devrait redevenir temporairement neutre dans le Pacifique au premier semestre, donc sans phénomène La Nino ou La Nina. Cependant, le grand facteur de l’accroissement des anomalies terrestres de température moyenne sur le long terme, à savoir le cumul de gaz à effet de serre stocké dans l’atmosphère du fait principalement de notre utilisation des énergies fossiles, continuera lui à croître, y compris dans l’hypothèse où les émissions baisseraient… Et cela n’empêche pas qu’on ait froid en cette mi-janvier en France.

Les dix années les plus chaudes selon NOAA
2016: +0,94°C par rapport à la moyenne du XXe siècle
2015: +0,90°C
2014: +0;74°C
2010: +0;70°C
2013: +0,67°C
2005: +0,66°C
2009: +0,64°C
1998: +0,63°C
2012: +0,62°C
2003: +0,61°C
2006: +0,61°C
2007: +0,61°C