1er semestre 2016: +1,05°C par rapport à la moyenne du XXème siècle selon NOAA

Avec de janvier à juin six mois qui ont tous battu leur record de température moyenne depuis le XIXème siècle, le 1er semestre 2016 surpasse de +0,2°C selon l’agence américaine NOAA, le premier semestre 2015, précédent record. Il rapproche ainsi sérieusement la Terre de la barre de +1,5°C de réchauffement global par rapport aux niveaux préindustriels.

Evolution de la température moyenne des 1er semestre de chaque année depuis 1880. Avec 2016, la trajectoire exponentielle du réchauffement se renforce. Doc. NOAA

Evolution de la température moyenne des premiers semestres de chaque année depuis 1880. Avec 2015 et 2016, le profil exponentiel du réchauffement se renforce. Doc. NOAA

Si le phénomène « réchauffant » du Pacifique équatorial El Nino est maintenant arrivé à son terme et s’il a, selon les données de l’agence américaine NOAA (National Oceanic and Atmosphéric Administration), plus d’une chance sur deux de laisser d’ici la fin de l’année sa place au phénomène « refroidissant » La Nina, les anomalies de la température moyenne de la Terre atteignent quant à elles toujours des sommets. Mai et juin ont ainsi été les 13ème et 14ème mois consécutifs depuis le printemps 2015 à battre leur record d’écart à leur moyenne du XXème siècle, avec respectivement +0,87°C et +0,90°C.

La dernière année à avoir connu un 1er semestre dont la température globale a été inférieure à la moyenne du XXème siècle remonte à 1976, il y a 40 ans

Au total, 14 des 15 mois ayant connu les plus fortes anomalies de température moyenne se situent entre février 2015 et juin 2016, souligne NOAA. En dehors de cette période, seul le mois de janvier 2007 arrive encore à figurer dans ce Top 15 du réchauffement global. En revanche, plus aucun mois de l’année 1998, pourtant jugée en son temps année largement « la plus chaude du siècle », n’y parvient.

Les huit années les plus chaudes selon leurs moyennes de température successives mois par mois: janvier pour janvier, janvier-février pour février, janvier-février-mars pour mars, etc. Si la moyenne 2016 se réduit avec l'arrêt du phénomène El Nino, elle reste néanmoins nettement au-dessus de la moyenne déjà record de 2015. Doc. NOAA

Les huit années les plus chaudes selon leurs moyennes de température successives mois par mois: janvier pour janvier, janvier-février pour février, janvier-février-mars pour mars, etc. Si la moyenne 2016 se réduit avec l’arrêt du phénomène El Nino, elle reste néanmoins nettement au-dessus de la moyenne déjà « record » de 2015. Ces anomalies de température sont données par rapport à la moyenne du XXème siècle et non par rapport aux niveaux préindustriels. Doc. NOAA

Pour l’agence américaine, juin 2016 marque également le 378ème mois consécutif à avoir une température supérieure à la moyenne du siècle dernier. Le dernier mois où cela n’a pas été le cas est celui de décembre 1984. Depuis 1970, seules trois années ont eu un mois de juin dont la température globale a été inférieure à la moyenne des mois de juin du XXème siècle: 1971, 1974 et 1976 (même si en France on a connu cette année-là une sécheresse).

Au final, le premier semestre 2016, qui n’a connu que des mois « records », apparaît largement plus chaud que tout autre même période antérieure depuis que l’on effectue ce genre de statistiques (1880), avec +1,05°C par rapport à la moyenne du XXème siècle: +1,76°C à la surface des terres, +0,79°C à la surface des océans. C’est globalement 0,2°C de plus que le précédent record, établi en 2015, année déjà « exceptionnellement » chaude. A la surface des terres et des océans, les précédents records, datant également de 2015, sont respectivement battus de 0,39°C et 0,14°C. La dernière année à avoir connu un 1er semestre dont la température globale a été inférieure à la moyenne du XXème siècle remonte à 1976, il y a 40 ans.

Les six premiers mois de 2016 se situent dans le Top 3 des premiers semestres les plus chauds pour tous les continents de la planète, sans exception

Précision: +1,05°C par rapport à la moyenne du XXème siècle, cela signifie qu’en rajoutant quelques dixièmes de degré pour comparer cette augmentation aux niveaux préindustriels (sur la base d’une approximation 1850 – 1900), base du travail du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et des objectifs de la COP21 (1), on se rapproche déjà sérieusement de la barre de +1,5°C de réchauffement global, même si 2015 et 2016 restent bien sûr pour l’instant qualifiées d’exceptionnelles… Comme 1998 il y a moins de 20 ans.

A la surface des continents de l’hémisphère nord, l’anomalie de chaleur moyenne de ce semestre atteint même +1,96°C, selon NOAA. Ces six premiers mois de 2016 se situent également dans le Top 3 des premiers semestres les plus chauds pour tous les continents de la planète, sans exception: +2,2°C pour l’Amérique du Nord, +1,22°C pour l’Amérique latine, +1,73°C pour l’Europe, +1,35°C pour l’Afrique, +2,05°C pour l’Asie et +1,53°C pour l’Océanie. Des records de chaleur ont été enregistrés en Alaska, dans l’Ouest canadien, dans le Sud mexicain, dans le nord de l’Amérique latine, dans le centre de l’Afrique, en Indonésie, dans le nord et l’est de l’Australie, au nord de l’Océan indien, en Sibérie… Seul l’extrême sud de l’Amérique du sud, à l’est du Détroit du Drake, a connu un record de froid, note NOAA.

(1) 21ème Conférence des parties (pays) de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, qui s’est déroulée à Paris en décembre 2015 et qui a confirmé l’objectif de limiter le réchauffement global à +2°C par rapport aux niveaux préindustriels, en visant même + 1,5°C.

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